Chroniques calaisiennes ,  Ne nous murons pas maintenant  une création de Maxence Vandevelde

Chroniques calaisiennes ,  Ne nous murons pas maintenant  une création de Maxence Vandevelde

Sur les six gros week-ends (vendredi, samedi, dimanche) d’atelier, Maxence Vandevelde en consacre trois à la création théâtrale, « comme lorsque nous, artistes, on s’accorde ce temps de création sans savoir où on va, explique-t-il, ému de voir où en sont ses protégés, à la veille des trois présentations publiques. Je leur ai longuement expliqué la notion de jouer et d’être au théâtre ».

Marc Amyot, comédien et artiste québécois qui assiste le metteur en scène, abonde dans le même sens : « Il est important de partir de soi pour trouver l’état. » Ainsi, pour écrire le projet, la troupe a été appelée à improviser sur des thèmes en lien avec l’emmuré, la frontière, le mur qu’on abat pour se libérer, s’extraire de soi-même ; la thématique migratoire, si elle clive, « fédère aussi beaucoup à Calais », précise Juliette, une des comédiennes.

Six « tentatives », présentées les 27, 28 et 29 mai devant un public capté, voient le jour, qui débutent toutes par cette adresse : « Calais, tentative n° (‘) tout peut changer, tout change si rapidement ici. » Au fil de ces évocations imagées et sensibles, de ces six tableaux rythmés qui allient musiques dont certaines composées par Maxence Vandevelde et vidéo, monte un chant universel qui percute le c’ur du spectateur.

Les textes forts, exigeants, rassemblés par le metteur en scène, sont déclamés par des comédiens dont on oublie aussitôt que ce sont des amateurs. Ils scandent l’exil, la séparation, la traversée, l’horreur qui ne peut dire son nom, avec en contrechamp la peur et la honte, dans une mise en scène sobre et maîtrisée.

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