Centrale nucléaire de Gravelines, le périmètre de sécurité va être doublé (INFOGRAPHIE)

Centrale nucléaire de Gravelines, le périmètre de sécurité va être doublé (INFOGRAPHIE)

C’est une annonce qui a surpris ce mardi midi dans le milieu du nucléaire : Ségolène Royal, la ministre de l’Environnement, a annoncé une extension des plans particuliers d’intervention autour des centrales françaises, y compris donc Gravelines. Le périmètre s’étendra donc sur 20 km, au lieu de 10 actuellement.

Pourquoi cette annonce est-elle importante Ces plans particuliers d’intervention (PPI) sont déclenchés en cas de risque nucléaire et protègent les résidants. Le PPI actuel de Gravelines prévoit une distribution de comprimés d’iode dans un périmètre de 10 km. En cas d’accident, l’évacuation est planifiée jusqu’à 5 kilomètres autour de la centrale et une mise à l’abri est prévue entre 5 et 10 kilomètres dans le cas où les rejets venant de la centrale sont lents. Dans le cas où ces rejets sont rapides, faute de temps, c’est juste une mise à l’abri qui est prévue jusqu’à deux kilomètres.

Quelles seront les villes incluses dans le nouveau périmètre Il est encore trop tôt pour le dire. La ministre a annoncé un PPI étendu à 20 km, sans plus de précisions. Une projection mathématique inclut toutefois Calais et Dunkerque dans ce nouveau périmètre. De même, il est encore trop tôt pour savoir quand ces 20 km entreront en application.

Une « avancée »

Pour Paul Christophe, le maire de Zuydcoote et président de la commission locale d’information (CLI) de Gravelines (qui suit les évolutions de la centrale et informe la population), cette annonce ministérielle est une «
avancée
». Dans son rapport 2016, l’association nationale des comités et commissions locales d’information demande une extension des PPI à 80 km. L’association a fait ses calculs : avec un PPI à 75 km, ce sont 2 490 000 habitants qui seraient inclus. Avec un périmètre à 30 km, ce sont 451 000 personnes. Dans le périmètre de 10 km, 138 000 habitants sont concernés.

L’annonce de Ségolène Royal ne satisfait pas Paulo-Serge Lopes, porte-parole d’Europe Écologie-Les Verts Flandre Maritime : «
On est d’accord pour que le PPI aille a minima à 30 km.
» Alors 20 km, 30 km, s’agit-il d’une bataille de doubles décimètres «
30 km, cela correspond au bassin de vie direct de la centrale.
» Ces 30 km font également écho à la catastrophe de Fukushima : le gouvernement japonais avait confiné les populations vivant dans un rayon de 20 à 30 km autour de la centrale.

Quelle coordination avec les Belges

Le nouveau périmètre d’intervention, à 20 km, se rapproche de la frontières belge. Quelle coordination existe avec nos voisins en cas d’incident nucléaire

L’association nationale des comités et commissions locales d’information se montre très critique sur cette question. «
En cas d’accident, le rôle du préfet se limite à mettre en uvre les accords de coopération
» signés avec les provinces du Hainaut et de Flandre Occidentale. L’association souligne pourtant «
qu’en cas de rejet massif, aussi bien atmosphérique que marin, la Belgique serait directement affectée
».

Actuellement, il n’existe pas de plan particulier d’intervention commun entre la France et la Belgique. Signe de rapprochement tout de même, des Belges ont siégé hier matin à la commission locale d’information de Gravelines. François Godin, chef de la division de Lille de l’Autorité de sûreté nucléaire, souligne que des avancées ont été faites. «
Il y a quelques années, les Belges et les Français n’avaient pas le même dosage pour les comprimés d’iode stable.
» Désormais, les deux pays ont le même dosage. Une première avancée…
M. C.

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