Ce que l’on sait de l’avion d’EgyptAir disparu entre Paris et Le Caire

Ce que l'on sait de l'avion d'EgyptAir disparu entre Paris et Le Caire

Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters

Le 19.05.2016 à 05h26

Mis à jour le 19.05.2016 à 16h39

Parcours du vol MS804 jusqu’à sa disparition à 2h39 jeudi 19 mai.
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Des débris qui pourraient être ceux de l’avion ont été découverts au large de l’île grecque de Crète par un avion égyptien, a indiqué en début d’après-midi le porte-parole de l’armée grecque, Vassilis Beletsiotis. Ils ont été localisés « par un C-130 egyptien, dans une zone qui du point de vue aérien dépend de l’Egypte. Des bateaux seront envoyés sur place » pour vérifier de quoi il s’agit, a indiqué M. Beletsiotis.

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Qui était à bord de l’appareil

L’avion, un Airbus A320, comptait 66 personnes à son bord : 56 passagers parmi lesquels un enfant et deux bébés et dix membres d’équipage, dont deux pilotes, trois agents de sécurité et cinq membres d’équipage cabine. La compagnie EgyptAir a communiqué la nationalité des passagers : 30 Egyptiens, 15 Français, 2 Irakiens, 1 Britannique, 1 Belge, 1 Koweïtien, 1 Saoudien, 1 Soudanais, 1 Tchadien, 1 Portugais, 1 Algérien et 1 Canadien.

Quel est le déroulé du vol

A 23 h 09, le vol MS804 quitte le terminal aéroportuaire Paris-Charles-de-Gaulle et décolle 10 minutes plus tard.

Vers 1 h 50, le pilote est en contact avec un contrôleur aérien grec, alors que l’avion se trouvait au dessus de l’île de Kéa. Lors de ce dernier échange, le pilote n’indique « aucun problème », selon l’aviation civile grecque.

A 2 h 26, l’avion s’apprête à sortir de l’espace aérien grec en volant à 37 000 pieds. Le contrôleur grec tente de contacter le pilote, comme l’exige la réglementation, pour lui signaler qu’il s’apprête à rentrer dans l’espace aérien égyptien, sans succès. Aucune anomalie technique (altitude et vitesse) n’est détectée avant que l’avion sorte de l’espace aérien grec, selon les données recueillies par deux sites de suivi des avions commerciaux.

A 2 h 29, l’appareil est entré dans l’espace aérien égyptien. Le pilote ne répond pas aux communications du contrôleur.

A 2 h 37, l’avion fait deux virages brutaux et chute de 22 000 pieds. Le ministre grec de la Défense, Panos Kammenos, a détaillé lors d’une conférence de presse :

« L’image que nous avons est qu’à 0 h 37 GMT [2 h 37, heure locale], l’avion, qui se trouvait à près de 10-15 miles dans l’espace aérien égyptien, a effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en chutant de 37 000 à 15 000 pieds, où son image a été perdue, à environ 10 000 pieds ».

A 2 h 39, les contacts radar avec l’appareil sont perdus. L’appareil se trouvait alors à environ 280 km des côtes égyptiennes (175 miles), et non à une cinquantaine de kilomètres, comme EgyptAir l’avait indiqué dans un premier temps.

C’est à 3 h 15 que le vol aurait dû atterrir au Caire.

Les informations sont toutefois contradictoires concernant l’émission d’un signal de détresse par l’appareil. EgyptAir a indiqué qu’un signal a été reçu deux heures après la disparition de l’avion, possiblement émis par une balise automatique. Mais l’armée égyptienne a démenti cette information, son porte-parole écrivant sur son compte Facebook, qu’aucun « message de détresse » n’a été reçu de l’avion.

Quelles sont les pistes envisagées pour expliquer cette disparition

Le premier ministre égyptien, Chérif Ismaïl, a déclaré qu’il était encore trop tôt pour expliquer la disparition de l’avion, précisant n’exclure aucune hypothèse. Le ministre de l’aviation civile égyptien, Chrif Fathy, a confirmé ne pas pouvoir « exclure l’hypothèse de l’acte terroriste, ni quelque chose qui relèverait d’un incident technique. » Un peu plus tard, il a toutefois estimé que l’hypothèse d’une « attaque terroriste » était « plus probable » que celle d’une défaillance technique. « Mais je ne veux pas tirer de conclusions hâtives », a-t-il précisé à l’Agence France-Presse.

De son côté, François Hollande a déclaré lors d’une brève allocution jeudi que l’avion s’était « abîmé », insistant sur le fait qu’ « aucune hypothèse n’est écartée, aucune n’est privilégiée ». « Lorsque nous aurons la vérité, nous devrons en tirer toutes les conclusions, que ce soit un accident ou une autre hypothèse que chacun a à l’esprit, peut-être une hypothèse terroriste », a-t-il ajouté.

Le président français a exprimé sa « compassion » et sa « solidarité » à l’égard des familles des victimes. Il a souligné vouloir « que tout soit mis à disposition des autorités grecques et égyptiennes [qui mènent conjointement les recherches en mer] pour qu’en liaison avec elles, [la France puisse] envoyer bateaux et avions » afin de déterminer le lieu de la disparition, tenter de « récupérer des débris » et « connaître la vérité ».

Cellule de crise

En France, une cellule de crise a été activée à l’aéroport de Roissy, « avec l’ensemble des services de l’Etat et Aéroports de Paris. On a reçu les représentants de la compagnie EgyptAir et de l’ambassade d’Egypte », a précisé le préfet délégué aux aéoroports, Philippe Riffaut.

Un numéro d’appel d’urgence a été mis en place par le Quai d’Orsay (01 43 17 55 95).

EgyptAir a également mis en place un numéro d’urgence : 0800 7777 0000 depuis l’Egypte et +202 2598 9320 en dehors du pays.

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