Brésil , journée cruciale pour l’avenir de Dilma Rousseff

Brésil , journée cruciale pour l'avenir de Dilma Rousseff

Le second mandat de l’impopulaire dirigeante de gauche, âgée de 68 ans, ne semble plus tenir qu’au fil ténu d’un improbable sauvetage in extremis par le Tribunal suprême fédéral. La présidente a présenté mardi soir un recours de dernière heure devant la haute juridiction, lui demandant d’annuler ce qu’elle dénonce comme un «coup d’Etat» institutionnel «sans armes ni baïonnettes». L’opposition accuse la présidente d’avoir commis un «crime de responsabilité» passible de destitution selon la constitution, en maquillant sciemment les comptes publics pour dissimuler l’ampleur des déficits en 2014, année de sa réélection disputée, et en 2015.

L’issue du vote ne fait pratiquement aucun doute

Les sénateurs sont convoqués à partir à 9 h (heure locale) en séance plénière pour se prononcer sur l’ouverture formelle d’un procès en destitution de Dilma Rousseff, première femme élue présidente du plus grand pays d’Amérique latine en 2010. L’issue du vote, qui devrait intervenir dans la soirée ou dans la nuit, ne fait pratiquement aucun doute. Une cinquantaine de sénateurs sur 81 se sont dits favorables à l’ouverture du procès de cette ex-guérillera torturée et emprisonnée sous la dictature militaire. Soit sensiblement plus que la majorité simple requise de 41 votes. Dans ce cas figure, elle sera automatiquement écartée du pouvoir pendant un délai maximum de 180 jours, en attendant le jugement définitif des sénateurs, qui pourrait intervenir en septembre.

Elle devrait être remplacée d’ici vendredi par son ancien allié devenu rival, le vice-président Michel Temer, 75 ans, dirigeant du grand parti centriste PMDB qui a claqué la porte de sa coalition fin mars. En cas de destitution définitive de Dilma Rousseff, Michel Temer assumerait la présidence jusqu’aux prochaines élections générales (présidentielle et législatives), prévues en 2018.

Un tour de passe-passe budgétaire courant

L’opposition lui reproche d’avoir fait supporter aux banques publiques des dizaines de milliards de dépenses incombant au gouvernement et d’avoir décrété des dépenses non-inscrites à la Loi de finances sans l’aval préalable du parlement. Dilma Rousseff allègue que tous ses prédécesseurs ont eu recours à ces tours de passe-passe budgétaires sans avoir jamais été inquiétés et dénonce un prétexte pour l’évincer. «Le dernier jour de mon mandat est le 31 décembre 2018», a-t-elle martelé mardi soir, promettant de lutter jusqu’au bout de «toutes (ses) forces, par tous les moyens légaux, tous les moyens de combat».

La popularité de Dilma Rousseff s’est effondrée en 2015 à un plancher historique de 10 %, et 61 % des Brésiliens réclament son départ, selon de récents sondages.

Dilma Rousseff se défend sur son compte Twitter

O q está em jogo na votação do impeachment é o respeito às urnas e à vontade soberana do povo brasileiro. Confira!https://t.co/MqyUoGRxQk

‘ Dilma Rousseff (@dilmabr) April 16, 2016

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