Boulogne , le cirque Gruss répond à nos lecteurs indignés par la condition de ses animaux

Boulogne , le cirque Gruss répond à nos lecteurs indignés par la condition de ses animaux

Maltraités et mal nourris

Pour Martine, une lectrice, le cirque, « ce n’est ni le rêve, ni la magie, seulement de pauvres bêtes exploitées, maltraitées et mal nourries. »

Les deux otaries, Lappy, 7 ans et déjà 280 kg sur la balance ; et sa mère Lola, 17 ans, qui ont à leur disposition une piscine de 62 m 2 , dévorent à eux deux 18 kg de poissons par jour. «
S’ils ne mangent pas, ils ne se concentrent pas et n’ont pas confiance, explique leur dresseur, Ingo Stiebner. Et on ne les nourrit pas qu’en piste’
» Quand un animal est malade, un vétérinaire se rend sur place. «
On a déjà fait venir spécialement un dentiste d’Angleterre pour un tigre qui s’était cassé une dent
», rappelle Willy’s, l’attaché de presse. «
Un animal maltraité, on ne peut pas le présenter
», insiste Gunther Sacckman, dresseur de rats et ragondins. «
Si un animal est stressé, ça se voit, maintient John Vernuccio-Togni, dresseur des éléphantes, friandes de carottes et de pommes. On vit pour eux. Il est aussi responsable de la ménagerie, «
à la disposition des animaux 24 heures sur 24 !
»

Contre-nature, le dressage

Selon Clément, « le dressage est source de souffrance, de coups, de domination et d’humiliation. Ils sont contraints de faire des choses contre nature ».

Les dresseurs racontent tous gagner la confiance des animaux grâce à «
la gourmandise ». «
Le dressage est basé sur la récompense, sur des activités qu’ils aiment faire, assure Ingo. Je ne peux pas les forcer !
» Les otaries sont «
très joueuses, curieuses
». Lappy adore glisser sur la bâche, Ingo lui a donc appris à passer entre ses jambes. «
Les animaux sont comme ma famille, je tiens à eux, reprend John. J’entre sur la piste avec un fouet, mais je ne m’en sers pas. Si je frappe une éléphante, elle va s’arrêter. Cette relation de confiance, c’est ma récompense’
» Quant à Gunther, il a habitué ses rats et ses ragondins au bruit, aux mouvements et à la lumière. «
La routine les rassure. Le spectacle, pour eux, c’est la récré !
» Une fois à la retraite, les animaux partent vivre dans la Sarthe, où un parc de 17 hectares leur est réservé.

Pas assez d’espace

« Qu’importe la taille de la cage ou le confort, ça reste un moyen de détention. Il n’est pas normal de leur faire passer une vie de forain », avance Annabelle, sur notre page Facebook.

«
Quand on reste longtemps dans une ville, comme à Boulogne, les animaux disposent d’espace, ils sortent ou restent à l’intérieur, indique Willy’s. Ils ne sont pas plus malheureux que des chiens enfermés dans un appartement’ Il y a sans doute des cirques où ils sont attachés : faisons appliquer la loi ! Sans parler de ces gens qui paient des
fortunes pour aller chasser lions et éléphants dans la nature’
» Les chameaux, qui ont trois ans, viennent d’un élevage : «
On ne les a pas prélevés dans le désert’
» Les fauves se côtoient dans des cages d’une superficie de 500 m 2. Les quatre éléphantes du cirque, âgées de 45 ans, vivent sous une tente «
de 30 m de diamètre, chauffée jour et nuit autour de 14 degrés
», précise John.

Pour Muriel Arnal, présidente de l’association One Voice, « les animaux n’ont rien à faire dans les cirques »

L’association One Voice milite contre la souffrance des animaux, en particulier dans les cirques. Sa présidente répond à nos questions.

– Quel est le message porté par votre association

« Pour nous, les animaux n’ont rien à faire dans les cirques, où règne la loi du plus fort sur le plus faible. On prend un animal sauvage et on le dénature de tout, on l’oblige à faire des mouvements qui n’ont rien à voir avec son état naturel. En faisant ça, on inflige une souffrance immense à ces animaux. »

– Y-a-t-il une différence de traitement entre les petits et les grands cirques

« Pas du tout. Nous avons fait un audit et je peux vous dire que la souffrance des animaux est réelle quelle que soit la taille du cirque. Ils sont toujours enfermés dans les camions où ils sont transbahutés, ils ont 20 fois moins d’espace que dans un zoo, ils sont contraints de faire des exercices’ »

– La nouvelle réglementation, qui est entrée en vigueur mardi, impose des règles de confort plus strictes pour les animaux des cirques. C’est une bonne chose

« Nous n’avons pas obtenu d’énormes avancées avec cet arrêté. Il n’y a même pas d’obligation pour les éléphants d’avoir un accès permanent à l’eau. Maintenant, nous allons vérifier que les cirques appliquent cette législation. Nous sommes là pour changer un modèle de loisirs. »

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