Blocage du dépôt pétrolier d’Haulchin (Valenciennois), Ils devront nous déloger

Blocage du dépôt pétrolier d'Haulchin (Valenciennois), Ils devront nous déloger

Il est près de 18 heures et cette fin de dimanche après-midi, les manifestants sont en train d’achever leur quatrième jour de blocage. Marc Lambert, délégué Sud, les yeux rougis par la fatigue, tranche : «
On ne lâchera rien. On n’abandonnera pas maintenant. Ils devront nous déloger.
» Réunies en intersyndicale, la CGT et Sud iront jusqu’à l’intervention des forces de l’ordre promise par le Premier Ministre Manuel Valls. Comme à Dunkerque au petit matin. La nouvelle du déblocage par la CRS a un peu plombé l’ambiance des militants ce dimanche matin. Ils étaient une vingtaine regroupés sous un chapiteau, prêté par le parti communiste douchynois, pour prendre le café et le petit-déjeuner vers 9 heures. La pluie fine tombant sans discontinuer. Dans la nuit, un orage violent s’est abattu sur le Denaisis. «
Les camarades tenaient les piquets pour que ça ne s’envole pas
», soupire ce syndicaliste.

« Une question d’heures »

Dans l’après-midi, les troupes se sont regonflées, atteignant la centaine de participants. «
Avec la fatigue, avoir la présence, le jour, de monde pour soutenir les camarades, ça fait plaisir
», souligne Jean-Paul Delescaut, de l’Union locale CGT de Valenciennes. Selon lui, ils ont reçu un accueil favorable de la population. Des coups de klaxon en guise de soutien, mais pas que. La CGT a organisé une collecte de dons le long de la départementale qui passe devant le dépôt, et on a constaté que plusieurs automobilistes donnaient spontanément de l’argent. «
Ça permet d’expliquer aux gens, poursuit Jean-Paul Delescaut. 74 % des Français ne veulent pas de cette loi El Khomri. Il y a quelque chose qui s’installe. Notre action, ça permet d’envoyer un message à la population, pour les faire réfléchir sur le droit du travail.
»

S’ils affirment qu’ils n’abandonneront pas le dépôt d’Haulchin, les manifestants s’attendent désormais à voir arriver les forces de l’ordre. «
C’est une question d’heures
», lâchent-ils. Mais, même délogés, ils poursuivront leur mobilisation. «
Si demain, on n’est plus sur les dépôts, résume Jean-Paul Delescaut. Il y aura quand même des problèmes d’alimentation en carburant. Et il y a cinq raffineries en grève en France.
»

Des perturbations qui provoquent des pénuries dans de nombreuses stations du Valenciennois et de la région.

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