Béthune , chez Bridgestone l’activité reprend avec un objectif de 17 000 pneus par jour

Béthune , chez Bridgestone l'activité reprend avec un objectif de 17 000 pneus par jour

Bridgestone en déclin. C’étaient les inquiétudes des syndicats ces dernières années. Depuis, un nouveau directeur, Philippe Burnage, est arrivé et l’activité a repris. De 14500 pneus produits par jour en octobre 2014, le site béthunois (la seule usine Bridgestone en France) est remonté à 16300 pneus. De quoi équiper 4000 voitures. «
L’activité est en hausse et ça devrait continuer
», estime le directeur qui vise un objectif de 17000 pneus par jour.

1 100 salariés

Les effectifs, eux, ont baissé. De 1600 avant 2008, ils sont tombés à 1100 salariés. «
Une baisse due à la crise et nécessaire mais sans aucun licenciement
», affirme Philippe Burnage. Les syndicats signalent quand même depuis un moment qu’«
en fait, chaque mois, entre 5 et 10 salariés quittent l’entreprise et ne sont pas remplacés. Des gens qui partent à la retraite, ou des ruptures conventionnelles
». Des embauches ont lieu ponctuellement. Un ingénieur, par exemple, il y a un mois.

Le directeur veut améliorer la productivité et retrouver celle de 2008. «
Si on revient à ce niveau, on a largement le personnel et les machines pour faire plus qu’aujourd’hui, et sans cadences infernales.
» Comment «
Les goulots d’étranglement sont dans les têtes. Il faut changer les mentalités. Chasser le doute. Entraîner tout le monde dans la même dynamique
», explique Philippe Burnage qui reconnaît qu’il n’a pas été recruté pour ses compétences dans le pneumatique il a travaillé avant 25 ans en cimenterie mais pour ses compétences en management. «
J’ai relancé et développé les équipes multidisciplinaires. Ingénieurs et opérateurs réfléchissent à comment gagner du temps du temps sur certaines machines.
» Concluant «
Ça porte ses fruits. L’absentéisme est en baisse, la productivité augmente progressivement et la production se stabilise.
»

La productivité est aidée par l’investissement. 8 millions en 2016 à Béthune avec de nouvelles machines. L’usine ouverte en Pologne et celle en construction en Russie ne doivent pas inquiéter. «
L’usine polonaise produit 30000 pneus par jour et on est toujours là, et celle en Russie alimentera le marché russe. L’ambition de Bridgestone, ce n’est pas de rester là où il est en Europe.
» Premier fabricant mondial de pneus, mais pas leader en Europe.

Philippe Burnage, du ciment au pneu

En janvier, Philippe Burnage a pris la succession de Piotr Kozlowski resté deux ans à Béthune. Avant, ce Marseillais dont la famille a posé ses valises à Toulouse après bien des déménagements, a travaillé pendant 25 ans chez Lafarge, leader mondial du ciment. Il a occupé plusieurs postes en France, dont directeur de deux cimenteries, et à l’étranger (Turquie, États-Unis). Les trois dernières années, il était responsable achats du groupe. «
J’avais envie de changer et j’ai eu une opportunité à Bridgestone », note-t-il. «
Une cimenterie est très mécanisée alors que pour les pneus, il y a des hommes derrière les machines. Ce qui est différent aussi, c’est la multitude de machines de relativement petite taille. Par contre, les enjeux industriels et la taille du site sont comparables.
»

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