Béthune , Après l’explosion les galères du relogement pour les 32 familles

Béthune , Après l'explosion les galères du relogement pour les 32 familles

«
Je ne sais pas où je dors ce soir.
» Ce jeudi vers 17 h, deux locataires étaient dans cette situation. En attente de nouvelles de leur assurance qui doit prendre en charge les nuits d’hôtel du premier jusqu’à ce qu’il regagne son appartement, et du second jusqu’à ce qu’il en trouve un autre. «
De toute façon, vous ne serez pas dehors ! On ne vous laissera pas dehors
», tente de rassurer Pas-de-Calais habitat.

Autre problème : les repas. «
Mercredi soir on n’a pas mangé et ce midi (jeudi), on est allés au McDo.
» Si des repas ont été proposés et préparés par le SIVOM mercredi midi, depuis, rien n’est prévu. Et pour certains, impossible d’avancer des frais. «
Et on ne peut pas manger au restaurant !
»

La galère des repas

L’adjoint Hakim Elzouzi propose deux solutions : des plateaux-repas à la Maison des associations jusqu’à lundi ou des bons alimentaires du CCAS. «
Avec des horaires décalés, ça va être compliqué
», précise un locataire qui finit à 22 h. «
Et à l’hôtel, on n’a rien pour faire cuire
», avance une maman de deux enfants dont un petit d’un an. Les locataires en difficulté doivent se faire connaître au CCAS à partir de ce matin.

Tous ont pu récupérer des affaires ce jeudi après-midi. «
J’aide ma s’ur à vider tout ce qui était dans son frigo et son congélo pour éviter la puanteur !
»

Un papa qui habite l’appartement juste en dessous de celui qui a explosé récupère des couettes et un peu de linge. «
J’ai mon petit ce week-end, je ne sais pas comment je vais faire.
» Son logement a subi trop de dégâts,il devra être relogé. Comme un autre père et son fils de 13 ans, qui ont visité un autre logement ce jeudi soir.

Les parents de deux enfants en bas âge repartent avec quelques affaires et leur chat, que les pompiers n’avaient pas trouvé la veille. Il était dans la salle de bain. Le couple l’emmène à l’hôtel, avec le chien.

Le locataire avait fait une première tentative de suicide lundi

Le pronostic vital du Béthunois engagé. Héliporté au CHR de Lille, le locataire âgé de 39 ans est brûlé au 3e
degré. Face à la gravité de ses brûlures, les médecins l’ont plongé dans un coma artificiel et se donnent quelques jours avant de se prononcer sur son état de santé. Mais son pronostic vital est engagé et les médecins se montrent visiblement très réservés.

Déjà une tentative lundi. Le Béthunois aurait fait une première tentative de suicide déjà avec du gaz lundi. Il avait été emmené au centre hospitalier de Beuvry avant d’être transféré à l’EPSM de Saint-Venant d’où il est vite ressorti. Son appel au secours, visiblement à la suite d’une rupture amoureuse, n’ayant pas été entendu, il est repassé à l’acte mercredi matin.

Une enquête ouverte. Le parquet de Béthune a ouvert une enquête, confiée à la BSU de Béthune, pour mise en danger de la vie d’autrui. Plusieurs locataires se sont également renseignés au commissariat hier pour déposer plainte en ce sens. S. D.

« Un léger doute sur la structure »

Plus de vingt-quatre heures après l’explosion de gaz qui a soufflé un appartement, dans le quartier du Mont-Liébaut, les dégâts demeurent impressionnants sur une des façades de la tour, située avenue du Canada.

Mais ce qui inquiète aujourd’hui Pas-de-Calais habitat, ce sont les conséquences sur l’immeuble complet, qui compte 32 logements. «
Nous avons un léger doute sur la structure, alors nous avons mandaté un cabinet d’expert
», explique Éric Willoquaux, directeur territorial.

Plus précisément, c’est la dalle qui sépare les 5e (niveau où a eu lieu l’explosion) et 6e
étages qui va être l’objet de toutes les attentions. «
Nous logeons des familles, nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir un doute
», précise le porte-parole du bailleur social.

Cette expertise prend davantage les traits de l’application d’un principe de précaution que de réelles craintes.

La parole aux experts

Le cabinet mandaté devrait intervenir très rapidement. Ce jeudi après-midi, Éric Willoquaux envisageait la venue des professionnels dès vendredi, avec un rapport d’experts livré samedi. Si ce calendrier est respecté et suivant les résultats connus, il sera décidé de la date de retour des locataires dans leurs logements.

Mais pour l’heure, «
nous prolongeons temporairement l’interdiction d’accès et les mesures de relogement de deux à trois jours
», souligne Éric Willoquaux..

«
Pour cela, nous accompagnerons aujourd’hui (jeudi) les familles chez elles, pour qu’elles puissent prendre des effets personnels
», ajoutait le directeur de Pas-de-Calais habitat. D. C.

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