Berck , la plage les cerfs-volants et leurs spectateurs photographiés depuis… un cerf-volant !
Ils sont une poignée dans cette niche très particulière : la photo aérienne par cerf-volant. On en a trouvé quelques-uns, réunis au sein de l’associationGarder le Kap. Parmi eux, Alban Vasse. Mardi, alors qu’on hissait le gigantesque drapeau koweïtien, lui était équipé d’un engin bien plus modeste, et surtout il l’avait hissé beaucoup plus haut. Sur le fil était accroché un petit appareil photo maintenu confortablement dans un support bricolé avec le plastique d’une bouteille de soda.
«
Le principe est simple, explique-t-il. On tire sur le fil, l’appareil descend avec. On le relâche, et il monte. L’appareil, quant à lui, est programmé pour déclencher à intervalles de dix secondes. Ce que j’aime, dans cette activité, c’est que c’est comme à la pêche. Je ne sais pas ce que je vais ramener dans mes filets. Je ne le découvre que lorsque je récupère mon appareil. Ensuite, je fais d’autres réglages et je le remonte.
» Alban Vasse aurait pu se doter d’un moniteur au sol avec un écran de contrôle et d’un déclencheur à distance. «
Mais c’est moins drôle. Je préfère travailler au feeling.
»
Les premiers essais avaient eu lieu à Berck au XIX e siècle
Le résultat est stupéfiant. Sur l’écran de l’appareil, voilà le cerf-volant koweïtien’ vu du dessus. Avec son ombre saisissante, la mer et les milliers de spectateurs, tels des fourmis sur le sable. Alban Vasse, sourit, content du résultat. «
Il m’arrive de prendre 500 clichés pour n’en sélectionner qu’un. »
Cette semaine, avec son cerf-volant perché haut dans le ciel, il a passé l’essentiel de son temps à photographier la plage de Berck et ses cerfs-volants sous toutes leurs coutures. Des photos qu’il espère bien exposer un jour.
Quant à la photo aérienne par cerf-volant, elle ne date pas d’hier et c’est justement à Berck qu’ont eu lieu les premiers essais, à la fin du XIXe siècle, alors que les avions n’existaient pas encore. «
Les cerfs-volants étaient fabriqués en papier kraft et l’appareil était fixé dessus. Pour déclencher l’obturateur, il fallait allumer une mèche qui, une fois consumée libérait un élastique permettant le déclenchement du mécanisme
», explique Alban Vasse. Cette technique fut utilisée pour photographier les installations ennemies lors de la Première Guerre mondiale.