Avec Beach Slang Rock en Seine fête le  Philly punk 

Avec Beach Slang Rock en Seine fête le  Philly punk 

Le Monde
| 27.08.2016 à 17h49
Mis à jour le
28.08.2016 à 08h15
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Par Sylvain Siclier

Sur le site Internet du festival Rock en Seine, la petite fiche mise en ligne pour présenter le groupe Beach Slang débute par : « Le Philly Sound ne sera plus jamais le même. » Sans aller plus loin dans la lecture, on pense aussitôt à la soul sophistiquée, un rien pop, baignée de cordes, d’harmonies vocales qui sous cette appellation de « Philly Sound », ou « Philadelphia Sound », caractérisa, de la fin des années 1960 au milieu des années 1970, le son des productions et compositions de Thom Bell, Norman Harris, Gene McFadden avec John Whitehead, Kenneth Gamble et Leon A. Huff. Et les chansons interprétées par The Delfonics, MFSB, The O’Jays, The Stylistics, The Three Degrees, Billy Paul, Teddy Pendergrass’ Tout cela venant irriguer des artistes plus récents, le groupe The Roots, la chanteuse Jill Scott, le chanteur Musiq Soulchild.

Mais quelques lignes plus loin, le « Philly Sound » dont il s’agit est celui d’une scène punk dont Beach Slang, formé en 2013 dans la plus importante ville de l’Etat de Pennsylvanie, est l’un des représentants. Depuis le début des années 2010, des dizaines de groupes s’y sont créés, envahissant clubs et petites salles de concerts. La presse locale, généraliste et spécialisée, les services du tourisme ont mis en avant l’énergie et le bouillonnement du genre. « Philadelphia has the best punk scene in the country right now » (« Philadelphie a la meilleure scène punk du pays en ce moment ») proclamait en février 2014 le magazine Noisey, l’un des titres du groupe de médias Vice.

Un pied dans le punk, l’autre dans la pop

Punk donc avec les quatre musiciens Beach Slang sur la Grande Scène pour entrer, samedi 27 août, dans la deuxième journée du festival francilien organisé jusqu’à dimanche 28 dans la partie basse du Domaine national de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Devant un public encore épars, en plein soleil au zénith, le groupe mené par le guitariste et chanteur James Alex voix rauque, un peu éperdue balance un set d’une quarantaine de minutes. Dix de moins que la durée du premier disque des Ramones, pierre angulaire du punk américain, dont le quarantième anniversaire de la parution sera célébré par une réédition avec inédits et documents de concert cet automne.

Les Ramones avaient deux ou trois accords de base et une manière linéaire de porter leurs chansons filiation partagée par des centaines de groupes. A certains moments, Beach Slang est dans cette approche. A d’autres, il y a des ruptures dans le déroulé, une progression harmonique un peu inattendue, voire un pied dans la pop, le batteur fait quelques roulements un peu ardus. Le son est compact, le tempo plutôt rapide.

Les titres de leurs chansons donnent le ton : Punk or Lust (« punk ou luxure »), Noisy Heaven (« paradis bruyant »), Too Late To Die Young (« trop tard pour mourir jeune »)’ Et à mesure que le groupe avance dans son concert, il gagne en urgence dans le jeu d’ensemble. Avec un dernier quart d’heure de pleine effervescence, et un possible hymne, la chanson Dirty Cigarettes, tendue, dynamique, avec quelques « oh ! oh ! oh ! » par le leader, l’autre guitariste et le bassiste, en rapprochement lointain avec l’autre son de Philly.

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