Autriche , démission du chancelier social-démocrate Werner Faymann

Autriche , démission du chancelier social-démocrate Werner Faymann

Le Monde
| 09.05.2016 à 13h15
Mis à jour le
09.05.2016 à 15h43
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Par Blaise Gauquelin (Vienne, correspondant)

Le chancelier autrichien, Werner Faymann, également dirigeant du Sozialdemokratische Partei Österreichs (SPÖ), le Parti social-démocrate d’Autriche, a démissionné lundi 9 mai de toutes ses fonctions. Le vice-chancelier actuel, le conservateur Reinhold Mitterlehner, va être nommé en intérim, en attendant que le SPÖ nomme un nouveau président, qui deviendrait automatiquement chancelier.

En poste depuis 2008, M. Faymann a sans doute voulu prendre les devants, en annonçant son départ avant la réunion des dirigeants de son parti, qui devait commencer à 16 heures, lundi 9 mai.

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Tout le week-end, M. Faymann n’aura pas ménagé ses efforts pour rester en poste. Mais il semble que le puissant maire social-démocrate de Vienne, Michael Häupl, a pesé de tout son poids. Il a finalement réussi à convaincre les différents responsables des fédérations régionales de le suivre dans sa volonté d’envoyer un message politique clair aux électeurs et à l’Europe, entre les deux tours de la présidentielle. Le premier tour avait vu l’élimination du candidat du SPÖ, qui n’avait recueilli qu’un peu plus de 11 % des voix le 24 avril dernier. Le second tour a lieu le 22 mai ; il opposera pour la première fois les Verts à l’extrême droite.

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Werner Faymann était critiqué pour avoir aligné sa position politique concernant les migrants sur celle de la droite. Il semblait répondre aux appels du pied de l’extrême droite pour former une coalition. Le maire de Vienne souhaitait donc remplacer le chancelier avant que la présidence de la République ne change de couleur politique. En Autriche, le chef de l’Etat est autorisé par la Constitution à renvoyer le chancelier et à dissoudre le Parlement.

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En obtenant le départ de Werner Faymann, Michael Häupl coupe l’herbe sous le pied du candidat à la présidentielle du FPÖ, Norbert Hofer, qui avait annoncé la semaine dernière qu’une fois élu président de la République, il nommerait chancelier tout candidat proposé par la gauche.

Le choix de la personne que le SPÖ va imposer sera donc crucial. Il indiquera quel courant est majoritaire dans la gauche autrichienne : celui qui préférerait retourner dans l’opposition plutôt que de pactiser avec l’extrême droite ; ou celui qui accepterait la main tendue pour rester au pouvoir.

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