Attentats , chargé d’assister deux victimes du Bataclan un avocat valenciennois témoigne

Attentats , chargé d'assister deux victimes du Bataclan un avocat valenciennois témoigne

Un avocat de Valenciennes intervient dans le dossier des victimes du Bataclan. Me Jean-Philippe Broyart assiste le fils de sa cousine et sa petite amie, âgés d’une vingtaine d’années. Le jeune couple était monté du Var, où il réside, pour le concert du 13 novembre. Sous les détonations, l’«
instinct de survie
» leur a fait prendre la fuite, séparément, pour trouver refuge chacun dans un restaurant.

Lui, conduit à l’hôpital, souffrait d’une plaie à la tête, «
probablement causée par le ricochet d’une balle plutôt que par un tir direct
» selon l’avocat. Elle, sans avoir été touchée, en a gardé un traumatisme plus important
: «
Comme quoi les répercussions psychologiques varient véritablement d’un individu à l’autre. Tous deux me disent que la moindre porte qui claque, le moindre bruit dans la rue, les fait sursauter. Au quotidien, on ne vit plus normalement. Pour elle, rien que sortir dans la rue est devenu difficile. Et elle ressent ce sentiment de culpabilité et de compassion mêlées à l’égard de ceux qui sont morts…
»

« Le préjudice moral ne se consolidera pas »

L’avocat a saisi le fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme
: «
Il a versé une provision. Mais le suivi psychologique est toujours en cours. Et le préjudice moral ne se consolidera pas. Vous l’avez en vous, à vie. On le gère, mais il ne disparaîtra pas.
» Le jeune homme s’est constitué partie civile début février ; sa compagne, lundi seulement : «
Je l’ai poussée, dit Me Broyart. Il est important pour les victimes de constater que la justice leur reconnaît cette qualité. Et le procès fait partie du processus de guérison, ça aide même si ça ne guérit pas.
»

Les parties civiles sont convoquées par le juge d’instruction le 25 mai dans une enceinte militaire, «
par sécurité
». Le jeune homme va s’y rendre ; pour sa compagne, c’est moins sûr : «
Pour elle, le mot Paris est traumatisant. C’est reprendre les transports en commun et revenir dans la ville du drame…
»

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