Attentat déjoué en France , six heures de perquisition à Courtrai dans le cadre du dossier Kriket (VIDÉO)

Attentat déjoué en France , six heures de perquisition à Courtrai dans le cadre du dossier Kriket (VIDÉO)

C’est un ancien hôtel quatre étoiles, niché entre l’autoroute A17, qui descend de Gand à Lille, et le quartier résidentiel de Rodenburg, à Marke. On est là à deux pas de Courtrai, dans la banlieue chic et tranquille. De grands pavillons modernes, beaucoup de voitures de grandes marques, mais très peu de passage. Et cet ancien hôtel, donc, le Villa Marquette, totalement inhabité depuis plusieurs années, sa luxueuse architecture et son parc mangés par une végétation débridée.

Jeudi matin, une longue colonne de camions militaires, escortés de voitures de police, y ont fait irruption. Le quartier a été bouclé. «
Il y a une perquisition en cours, en lien avec le dossier Kriket
», a juste confirmé le porte-parole du parquet fédéral. Pas d’interpellation : l’ancien hôtel était vide, même si certains voisins laissaient entendre qu’ils avaient repéré, ces derniers temps, un passage inhabituel autour de la grille d’entrée.

Pas d’explosifs, pas d’armes, non plus. Juste du matériel, emmené dans les nombreux camions sortis de là vers 14h30. Le «
dossier Kriket
», c’est celui de l’attentat déjoué la semaine dernière, avec l’arrestation de Reda Kriket, 34 ans, habitant Boulogne-Billancourt.

Sur lui, les policiers trouvent alors une clé, qui les mène vers un appartement d’Argenteuil. Là, ils découvrent un impressionnant arsenal de produits chimiques et explosifs divers, ainsi que cinq kalachnikovs, un pistolet-mitrailleur, et sept armes de poing. Sur lui, Reda a également la photo d’un homme qu’il dit ne pas connaître, mais que les policiers retrouvent’ à Rotterdam. Il s’appelle Anis Bahri, et il est également interpellé. Chez lui, les policiers néerlandais trouvent 45kg de munitions, du type de celles qu’on utilise avec les kalachnikovs.

Condamné avec Abaaoud

François Molins disait mercredi soir que ces découvertes ont permis d’éviter «
la commission d’action d’une extrême violence, par un réseau terroriste prêt à passer à l’action
». Ce réseau pourrait également comprendre deux hommes arrêtés vendredi dernier à Bruxelles et inculpés mardi. Selon le procureur de Paris et son homologue belge, il n’y aurait pas de lien avec les attentats de Paris et Bruxelles. Mais Reda Kriket, qui a longtemps vécu à Bruxelles (avant de partir quelques semaines en Syrie avec Anis Bahri début 2015), a été condamné en juillet 2015 dans le même réseau de recruteurs pour le jihad en Syrie qu’Abdelhamid Abaaoud.

Paris, Rotterdam, Bruxelles’ Courtrai Que seraient-ils venus faire dans ce coin tranquille et coquet, ces hommes qui semblaient préparer «
un projet massif et imminent qui menaçait notre pays
», selon les mots de Manuel Valls, jeudi. Ce n’est pas Kriket qui donnera la réponse tout de suite, si on en croit les invraisemblances de ses réponses aux interrogatoires qu’il a subis en garde à vue. À l’entendre, il n’avait cette clé que pour garder l’appartement et son contenu, dont il ne sait strictement rien. Il va falloir beaucoup de patience aux enquêteurs.

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