Après son retour en chansons Renaud se raconte dans une autobiographie (VIDÉOS)

Après son retour en chansons Renaud se raconte dans une autobiographie (VIDÉOS)

Renaud a repris goût à l’écriture, comme il le chante sur
son dernier album déjà écoulé à plus de 650.000 exemplaires (selon sa maison de disques) depuis sa sortie début avril. Les chansons et les chroniques (pour Charlie Hebdo) ne suffisant pas à assouvir cette plume réveillée, c’est en librairie qu’il s’invite avec Comme un enfant perdu (éditions XO), écrit en collaboration avec l’écrivain Lionel Duroy.

Pas de révélations fracassantes dans ces 300 pages agrémentées de paroles de chansons, de textes inédits et de photos personnelles. Mais un récit sensible et sincère du parcours du chanteur populaire aux seize albums studios et de l’homme tourmenté, qui vient de fêter ses 64 ans.

Renaud Séchan y évoque son double héritage, entre un père écrivain et professeur «
qui corrigeait ses copies en écoutant Mozart ou Vivaldi
» et une mère engagée issue d’une famille de mineurs du Nord, qui préférait, elle, Tino Rossi.

Une famille avec ses secrets : le père, parlant l’allemand, a travaillé pendant la guerre pour Radio-Paris, la radio de propagande. «
Notre père ne prend aucune part à la propagande, il se contente de traduire de dépêches en provenance d’Allemagne (‘). On peut lui reprocher de n’avoir pas été résistant, on ne peut pas l’accuser d’avoir collaboré
», estime Renaud, qui souligne que son père a ensuite été «
blanchi
».

«
Plus blessant
» pour lui a été de découvrir que son grand-père maternel, Oscar, un ouvrier qu’il admirait profondément, fut membre du Parti populaire français (PPF), le parti collaborationniste de Jacques Doriot. Jugé après la guerre, Oscar «
mourra avec le quotidien L’Humanité’ bien en évidence sur sa table de nuit, comme pour nous signifier sa honte d’avoir trahi ses convictions profondes
».

« Je rêve d’être un voyou »

Dès 16 ans, Renaud, lui, est sur les barricades pendant Mai 68 et écrit une première chanson engagée, un Crève Salope ! adopté par les étudiants. Avec un look Gavroche, il fredonne ensuite ses chansons dans la rue et les cours d’immeubles avec son copain accordéoniste, Michel Pons, puis en première partie de son pote Coluche.

Si son premier album (1975) est un «
bide retentissant
» malgré Hexagone, le succès arrive dès le suivant avec «
Laisse béton (1977).

Renaud a alors adopté la veste de jean et le verlan au contact de quelques «
loubards
» rencontrés à Argenteuil, en banlieue. «
J’ai vingt-trois ans, je rêve confusément d’être un voyou, tout en fondant d’émotion quand je croise un enfant triste
», écrit-il, résumant le mélange de tendresse et de rage qui va faire son style.

Renaud peut alors enchaîner les tubes (Mistral gagnant, Morgane de toi, Dès que le vent soufflera’), filer le parfait amour avec sa femme Dominique et couver sa fille Lolita née en 1980.

Mais Renaud dévoile aussi dans son livre sa face sombre, ces démons qui l’ont rongé : une culpabilité liée à l’argent et au succès, la douleur après la mort de Coluche. Mais aussi une peur étrange et récurrente depuis un concert à Moscou en 1985 où une partie du public quitte les tribunes lors de sa chanson Le déserteur
: il est persuadé que le KGB, l’URSS ou Cuba en veulent à sa vie. Il l’avait évoqué sur le plateau de Thierry Ardisson :

Ces angoisses, et l’alcool qu’il ingurgite pour tenter de les faire taire, auront peu à peu raison de son mariage avec Dominique comme du suivant avec Romane, avec qui il a eu un fils, Malone, en 2006.

Des démons que Renaud réussit aujourd’hui enfin à tenir à distance grâce à l’écriture il vient d’écrire des chansons pour enfants en vue d’un nouvel album à l’automne et la perspective de bientôt retrouver ses fans en tournée.

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