Après l’incendie mortel de Fourmies la propriétaire réagit , Je ne suis pas un marchand de sommeil

Après l'incendie mortel de Fourmies la propriétaire réagit ,  Je ne suis pas un marchand de sommeil

Après l’incendie mortel qui s’est produit lundi soir au 3, rue Sencier à Fourmies, nous avons contacté la propriétaire de l’immeuble, Francine Ramman. Immédiatement, cette dernière nous a fait visiter, en guise d’introduction, deux logements qu’elle loue à Fourmies. En parfait état, il est vrai. «
C’est pour que vous témoigniez que je ne suis pas un marchand de sommeil, dit-elle. Ce qui s’est passé est grave. Mais quand je remets des clés, je propose des logements décents. Après, ce que les gens en font, on ne le maîtrise pas toujours’
».

Car c’est bien ça le problème de l’habitation du 3, rue Sencier où s’est produit le drame : «
Au début, il était dans un état convenable. Puisqu’il était loué à des personnes suivies par les services sociaux et que le loyer m’était versé directement, la ville, mandatée par la caisse d’allocations familiales (CAF) pour vérifier sa décence, était venue. D’ailleurs, elle devrait passer aussi à la restitution des clés pour comparer’ Par rapport à d’autres maisons louées sur Fourmies dans un état lamentable de vétusté et sans aucune commodité (comme c’est le cas à Trieux), je peux vous dire que mon immeuble n’était donc pas, au départ, insalubre
».

Mais il l’est devenu : «
Oui parce que, depuis deux ans, c’est infernal dans ce quartier. Ça a commencé par les boîtes aux lettres arrachées, les portes des compteurs ont suivi, etc. Après, des radiateurs ont été déposés, des cloisons fracturées. Ça a été très vite
».

« Des mauvaises fréquentations »

À qui la faute «
À certaines mauvaises fréquentations. Qui ont tout cassé. Il y avait déjà eu deux incendies, l’été dernier, là-bas. La porte d’entrée a été explosée (600 ). Rebelote sept mois plus tard. J’avais dû commander une porte anti-intrusion avec badge pour 2 400 que j’allais poser prochainement
». Et Mme Ramman d’ajouter : «
Pour certaines locations, je passe ma vie à réparer suite à des dégradations. C’est un puits sans fond’ Sans compter ceux qui ne paient pas leur loyer et qui ont des arriérés jusqu’à près de 7 000 . À l’arrivée, on ne peut rien faire. Et je ne vous parle pas de locataires qui présentent bien et qui ensuite vivent avec 20 chats ou des molosses (des chiens) dans la cave sans les sortir. Vous essayez de trouver une solution mais cela prend du temps
».

C’était le cas rue Sencier. La propriétaire n’avait pas reloué le rez-de-chaussée et le premier étage. Elle comptait reloger les locataires du second pour récupérer un immeuble vide afin d’y effectuer les travaux nécessaires. «
Maintenant, avant de louer, je prends des photos du logement, pour comparer quand le locataire s’en va
», précise Mme Ramman, qui a demandé une audience au maire.

L’enquête des gendarmes se poursuit

L’enquête ouverte par les gendarmes après cet incendie mortel, qui a eu lieu lundi soir, se poursuit. Des hommes de l’identification criminelle de la gendarmerie de Villeneuve-d’Ascq doivent mener des investigations sur les lieux, au 3, rue Sencier, afin de déterminer les causes exactes du sinistre (accidentelle criminelle ). Rappelons que, outre le décès, trois autres personnes avaient été hospitalisées, deux à Fourmies, et une dans le service des grands brûlés de Charleroi en Belgique, dont le pronostic vital était toujours engagé ce mercredi.

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