Åkers Berlaimont occupée par des salariés dès le 16 mai , On n’a rien à perdre

Åkers Berlaimont occupée par des salariés dès le 16 mai ,  On n'a rien à perdre

L’hiver a été rude pour les Åkers, le printemps est mortel. Le fabricant de cylindres pour laminoir qui a vu le jour en 1926 et a compté au pic de sa prospérité jusqu’à 800 personnes, n’a plus que quelques jours à vivre. À la date butoir du 15 mai, les 80 salariés auront tous reçu leur lettre de licenciement, les derniers cylindres auront quitté l’usine, les énormes machines se seront tues, dans l’attente du marteau du commissaire-priseur. Les bâtiments et les machines de Berlaimont ont été estimés à 1,8 M , «
la même somme que Sambre et Meuse, il y a un forfait
», ironise Michel Coupé.

L’ultime table ronde du 22 avril à Lille, en présence de la Région et du commissaire au redressement productif n’a pas abouti, tous les efforts pour trouver une issue sont restés vains. «
Le cabinet Macron et le patronat sont les grands absents
», déplore Michel Coupé, de l’Union locale CGT. Il manque toujours 8 M au projet de reprise du directeur berlaimontois, une paille pour l’État qui débloque 480 millions pour Vallourec et injecte 3 milliards dans EDF, constate-t-on avec éc’urement du côté de Berlaimont.

Les Fralib en exemple

Mercredi matin, Jean-Pierre Deckuyper, secrétaire du CE, accompagné de représentants de la CGT, ont déclenché une assemblée générale. Seul un tiers des effectifs était présent pour s’exprimer sur le dernier plan de bataille engagé par la CGT. «
Licenciés, on est tous licenciés d’accord, mais on doit garder notre outil de travail en bloquant l’usine pour empêcher la délocalisation et la casse des machines
», a expliqué Sébastien Kasprzyk. Ludovic Bouvier, président de USTM-CGT Nord-Pas-de-Calais, a insisté sur la nécessité d’un blocage de l’usine « pour faire pression », rappelant aux hommes d’Åkers que l’occupation des Tôles Perforées à Louvroil ou encore la victoire symbolique des Fralib après trois ans de lutte avaient porté ses fruits.

«
La CGT est très organisée. On peut vous apporter du soutien pour tenir. C’est vous qui décidez, mais sachez que l’usine vous appartient. Avec la force de travail que vous avez donnée durant des années, tout ça, c’est à vous !
». Pour les syndicalistes qui veulent repousser l’échéance, «
la porte n’est pas totalement fermée
» et un infime espoir de reprise demeure en optant «
pour un projet unique englobant Thionville et Berlaimont
». «
Les élections approchent, on va les faire chier. On n’a rien à perdre, on est tous licenciés’ Au lieu de rester devant notre télé, il faut lutter
», a lancé Jean-Pierre Decuyper.

L’assemblée d’une trentaine de salariés a voté le blocage, un signe de mobilisation en attendant la deuxième AG programmée mardi matin et qui, espère la CGT, devrait réunir d’avantage de personnel.

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