Afghanistan , les talibans frappent en plein Kaboul
Un attentat-suicide à la voiture piégée, revendiqué par les talibans, suivi d’une fusillade ont secoué, mardi 19 avril au matin, le centre de Kaboul faisant au moins 30 morts et 320 blessés, selon un bilan donné par le ministère de l’intérieur.
L’attaque, qui visait un bâtiment appartenant au gouvernement afghan dans le centre de la capitale, a été lancée en pleine heure de pointe matinale. Des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) ont senti les maisons vibrer et vu des vitres voler en éclats, ainsi qu’une colonne de fumée s’élever dans le ciel. Des sirènes de police et d’ambulances retentissaient dans toute la ville.
Puis « des combattants sont entrés à l’intérieur du complexe », selon Zabiullah Moudjahid, porte-parole habituel des talibans, une assertion que les services de sécurité n’étaient pas en mesure de confirmer. Des journalistes de l’AFP ont cependant entendu des échanges de tirs nourris à proximité du bâtiment que le National Department for Security (NDS les services de renseignement afghans) dit avoir occupé par le passé. De même source, le complexe serait aujourd’hui utilisé par la présidence.
Le président afghan, Ashraf Ghani, a condamné « dans les termes les plus forts l’attaque terroriste de ce matin qui a fait de nombreux morts et blessés parmi nos compatriotes ».
« Opération Omari »
Les talibans ont fréquemment recours aux attentats-suicides contre la police et l’armée afghanes, ainsi que les services de renseignement, tous qualifiés de « larbins » des forces étrangères déployées en Afghanistan. Ils ont annoncé, il y a tout juste une semaine, le début de leur « offensive de printemps » annuelle, l’opération « Omari », en mémoire du mollah Omar, le défunt fondateur de leur mouvement. Ils disent vouloir mener des « attaques de grande envergure » dans tout le pays, notamment contre les 13 000 soldats de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), dont ils exigent le départ d’Afghanistan.
Les talibans ont ainsi lancé, vendredi, un assaut contre Kunduz, la grande ville du Nord, qu’ils étaient parvenus à envahir et à tenir pendant quelques jours à l’automne dernier. L’armée afghane, seule en première ligne depuis la fin de la mission de combat de l’OTAN à la fin de 2014, a toutefois réussi à repousser cette nouvelle offensive.
Pour mettre fin au conflit, le gouvernement afghan tente de relancer les pourparlers de paix amorcés l’été dernier et au point mort depuis l’annonce de la mort du mollah Omar.