A New York boire ou être enceinte il ne faut plus choisir

A New York boire ou être enceinte il ne faut plus choisir

Le Monde
| 27.05.2016 à 06h49
Mis à jour le
27.05.2016 à 13h58
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Par Louise Couvelaire

La commission des droits de l’homme de la ville a décidé de lever certaines interdictions faites aux femmes enceintes, et d’accroître leur protection en matière de travail.

Dans le Bronx, une femme enceinte s’est vu interdire l’entrée d’une salle de concerts par un employé jugeant que ce n’était pas un lieu pour elle ; une autre s’est fait refouler d’un bar à Manhattan’ Les Pères la Morale tentés de faire la leçon aux futures mères n’ont désormais plus bonne presse à New York. Refuser de leur servir un verre d’alcool, du poisson cru ou encore de leur ouvrir les portes d’une salle de spectacle peut leur coûter cher.

Depuis début mai, ces exemples figurent parmi les directives, qui ont valeur de loi, émises par la commission des droits de l’homme de la ville et destinées à protéger les femmes enceintes contre toute forme de discrimination. « Les jugements et les stéréotypes sur la façon dont elles doivent se comporter, leurs capacités physiques et ce qui est bon ou pas pour un f’tus sont très fréquents dans notre société, et ne peuvent pas être utilisés comme prétexte pour prendre des décisions discriminatoires illégales », explique le texte, publié à la veille de la Fête des mères aux Etats-Unis (le 8 mai).

Quarante-deux cas

Cette consigne déplaît aux instances médicales, qui préconisent une abstention totale de consommation d’alcool pendant la grossesse. Mais elle n’exempte pas les bars, les restaurants ou tout autre établissement proposant de l’alcool de leur obligation d’afficher des avertissements sur les dangers de la consommation d’alcool pour un f’tus, ni de refuser de servir des clients déjà « en état d’ébriété ».

La décision de lister avec précision les cas de discriminations faites aux femmes enceintes répond à une demande de plus en plus forte des citoyens, qui s’interrogent sur ce qui est légal ou pas, explique l’un des porte-parole de la commission, qui dispose d’une trentaine d’avocats et dispense près de 1 200 sessions de formation à la loi par an (en 2015), destinées en priorité aux employeurs.

Ces nouvelles directives détaillent également leurs obligations sur le lieu de travail, comme accorder une certaine flexibilité dans les horaires des visites médicales, multiplier les pauses pipi, ne pas faire de blagues sur la prise de poids des futures mères’ Elles listent aussi les interdictions : refus d’embaucher une femme enceinte, de lui accorder une promotion’ La commission des droits de l’homme de New York enquête actuellement sur quarante-deux cas de discriminations.

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