À gauche comme à droite en lice pour la présidentielle

À gauche comme à droite en lice pour la présidentielle

Jean-Luc Mélenchon : Il se serait bien passé de consacrer autant de temps à la polémique sur le burkini lors de sa rentrée politique hier à Toulouse. «
Cette farce sans nom (est une) honte pour notre pays et pour nous-mêmes
», a lancé Jean-Luc Mélenchon, «
content
» que le Conseil d’État ait suspendu l’arrêté anti-burkini de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes). «
Ce n’est pas que j’approuve telle ou telle tenue de bain mais respectez notre droit à l’indifférence
», a ajouté l’ancien chef du Parti de gauche, aujourd’hui à la tête du mouvement La France des insoumis.

La polémique burkini ainsi balayée, Jean-Luc Mélenchon a pu revenir à son programme pour la présidentielle qui sera dévoilé lors de la première convention de son mouvement mi-octobre à Lille. «
Il va falloir sortir des traités européens, a-t-il répété sous les hourras de la foule, mais en accord et en harmonie avec les autres peuples d’Europe… pas par le nationalisme, la xénophobie. » Voulant porter «
la voix de la liberté des peuples contre ce monde qui veut tout transformer en argent
», il a annoncé une lutte sans merci contre le traité de libre-échange entre l’Europe et les États-Unis, ainsi que l’abolition de la Ve
République, «
monarchie présidentielle (qui) nous conteste le droit de nous présenter à la présidentielle » en imposant 500 parrainages.

Fort de sondages qui le désignent comme chef de file de la gauche anti-Hollande, Jean-Luc Mélenchon a enfin raillé le meeting de rentrée du gouvernement prévu aujourd’hui dans la banlieue de Toulouse : «
Ils vont commencer la tournée d’adieu à Colomiers. »

Benoît Hamon.
Le lieu n’a pas été choisi au hasard. Benoît Hamon a tenu dimanche son premier meeting de campagne dans un lieu tenu par une entreprise de l’économie sociale et solidaire, secteur dont il a été le ministre. Il a harangué ses troupes en face du Stade de France, dans la circonscription qui a le plus voté pour François Hollande le 6 mai 2012.

Une semaine après la rentrée d’Arnaud Montebourg à Frangy, Hamon pose ses propres jalons. «
Il y a un tel découragement à gauche qu’il faut y aller avec des silex pour essayer de faire des étincelles
», explique Antoine Détourné, élu arrageois. L’ex-ministre de l’Éducation compte parmi ses soutiens présents une vingtaine de parlementaires, dont Serge Janquin, député du Pas-de-Calais.

Il rejoint Montebourg, mais aussi Marie-Noëlle Lienemann dans l’attaque du bilan de Hollande. Dans son discours, il s’en prend à «
l’effacement des clivages
» et «
l’idéologie du consensus
» qui auraient prévalu durant le quinquennat. «
Qui croira que ce quinquennat s’est joué sur un coup de bol
» se moque-t-il encore. Puis il esquisse ses propositions, tels qu’un revenu universel d’existence versé à chaque citoyen ou la possibilité de destituer le président de la République par référendum.

Le député ne désespère pas de rassembler son camp, celui des socialistes qui refusent la social-démocratie en uvre à l’Élysée. «
Je me mets au service de l’unité de la gauche
», clame-t-il à la tribune. Mais un rapprochement avec Montebourg ne paraît pas à l’ordre du jour.

François Fillon. Haro sur Nicolas Sarkozy ! Dimanche, pour sa rentrée politique à Sablé-sur-Sarthe, François Fillon a multiplié les attaques contre son rival à la primaire de la droite. «
Il ne sert à rien de parler d’autorité quand on n’est pas soi-même irréprochable
», a ainsi lancé l’ancien Premier. «
Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen
a-t-il demandé alors que Nicolas Sarkozy est mis en cause dans deux affaires. Avoir une haute idée de la politique signifie que ceux qui briguent la confiance des Français doivent en être dignes. Ceux qui ne respectent pas les lois de la République ne devraient pas pouvoir se présenter devant les électeurs. »

Autre pique : «
Je ne participe pas au concours Lépine des solutions les plus stupides et les plus imbéciles, censées lutter contre le terrorisme. Non, enfermer des dizaines de milliers de suspects sans contrôle et sans jugement ne réduira pas le risque d’attentat mais l’aggravera
», a souligné François Fillon en référence à la proposition de Nicolas Sarkozy de mettre en «
rétention surveillée
» les fichés S.

Enfin, «
on ne peut pas faire référence en permanence aux racines chrétiennes de la France pour justifier des comportements et des actes qui sont des insultes à l’esprit de ses racines, a-t-il encore lancé. Ce n’est pas en se précipitant à la messe du 15 août après avoir convoqué les photographes ou en courant au Vatican pour tenter de regagner quelques voix chez les catholiques après les avoir provoqués, maltraités et même parfois réprimés qul’on se montre à la hauteur de ce rendez-vous de l’Histoire.
». Pour lui, «
2017 ne peut pas être une
revanche ».

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