Une liaison SNCF entre Lille et Hirson flambant neuve’ pour oublier la grande vitesse
Bonne nouvelle : la modernisation de la voie SNCF Lille – Valenciennes – Aulnoye-Aymeries – Hirson s’est achevée cette semaine, après presque une année de chantier titanesque financé par SNCF Réseaux (110M’ pour 90 km renouvelés). Fin du calvaire donc pour des usagers qui ont enduré perturbations et bus de substitution parfois hésitants’
Le drame de Brétigny-sur-Orge étant encore dans les esprits, SNCF Réseaux se fait un honneur d’entretenir ses lignes et a mis le paquet : 180 km de rails neufs ; 150 000 traverses posées ; 158 000 tonnes de ballast ; 500 agents mobilisés’ Il y a juste encore un petit effort à faire, pour les agents comme pour les voyageurs : à partir d’Aulnoye, les liaisons vers Jeumont, Busigny et Hirson doivent encore subir quelques évolutions (modernisation de ponts et d’aiguillages). Tout devrait être achevé pour la mi-novembre.
Cet heureux épisode nous rappelle indirectement que la ligne entre Lille et la Sambre-Avesnois relève du véritable feuilleton. «
La fin de ces travaux confirme que la fameuse liaison rapide est morte et enterrée
», regrette Gérard Dupagny, président de l’association d’usagers À fond de train et témoin privilégié.
Il faut se souvenir que voici une douzaine d’années, l’enjeu n’était pas une simple modernisation de la ligne. Il fallait désenclaver le sud du Nord, mettre Fourmies à 50 minutes de Lille (au lieu de 1h10′ ou 2 h !). L’ancien président de Région Daniel Percheron était prêt à mettre 200 M’ sur la table pour un TER-GV dont il louait lui-même les vertus en ch’ur avec maints élus territoriaux, en marge d’un projet de boucle d’essais ferroviaires, controversé celui-là, prévu dans le Quercitain.
Mais pour aller plus vite, il faut : moins d’arrêts en gare ; moins de courbes (qui impliquent le ralentissement des trains) ; moins de passages à niveau ; et donc une facture gonflant jusqu’à 400 ou 500 M’ d’euros pour corriger tout ça’ et finalement ne gagner que quelques minutes car il est impossible qu’un train roule à 160 km/h ou davantage sur toute cette distance, très largement urbanisée. Pas raisonnable donc. La grande vitesse a subi un sévère coup d’arrêt. Désormais, à l’instar d’À fond de train, la priorité des usagers, c’est qu’avec ou sans grande vitesse, les trains existants roulent sans encombre, desservent leur gare et soient à l’heure’ sur leur belle voie rénovée.