Un hôpital d’Alep cible de raids des forces gouvernementales
Au moins 20 civils ont été tués mercredi 27 avril soir lors d’un raid aérien contre un hôpital et un immeuble résidentiel contrôlés par la rébellion à Alep, dans le nord-ouest de la Syrie. Le bilan a été communiqué à l’Agence France-Presse (AFP) par la défense civile, qui affirme que ces frappes ont été menées par les forces gouvernementales. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a de son côté confirmé que celles-ci avaient été conduites par « des avions du régime » de Damas.
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Un premier bilan faisait état de 14 civils tués. Six corps ont ensuite été extraits des décombres, dont cinq membres d’une même famille dont le dentiste de l’hôpital. L’unique pédiatre des quartiers est d’Alep contrôlés par les rebelles figure lui aussi parmi les victimes, selon le correspondant de l’AFP. La plupart des patients de l’hôpital sont âgés et atteints de maladies chroniques. L’établissement a été très sévèrement endommagé.
L’envoyé spécial des Nations sur la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé quelques heures plus tard son souhait de « revitaliser » le cessez-le-feu introduit le 27 février dans le pays. Ce dispositif est « toujours vivant, mais en grave danger », a-t-il insisté.
« Durant ces dernières 48 heures, un Syrien est mort toutes les 25 minutes. »
Il a notamment recommandé au Conseil de sécurité d’organiser dans un futur proche une rencontre du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS, composé de 17 pays et co-présidé par la Russie et les Etats-Unis).
« Tendance abjecte » du régime
Les Etats-Unis ont ferment condamné ces frappes visant les secouristes de la défense civile. Le porte-parole du département d’Etat, Mark Toner a souligné que ces raids reflétaient « une tendance abjecte » dans les tactiques employées par le régime de Bachar Al-Assad, où des personnels médicaux sont délibérément visés dans les zones tenues par les rebelles.
Il a en outre rendu hommage au groupe de défense civile, surnommé « les casques blancs », pour le travail accompli depuis le début du conflit il y a cinq ans et les nombreux civils qu’ils ont sauvés. En revanche, le responsable n’a pas expliqué pourquoi plus tôt ce mois-ci, Washington a refusé à l’un de leurs dirigeants, Raed Saleh, l’entrée sur le territoire américain alors qu’il devait venir recevoir un prix récompensant son travail humanitaire.
Ces derniers jours, les bombardements dans la province d’Alep, notamment dans la ville du même nom, coupée en deux depuis 2012, se sont multipliés, provoquant la mort de plus d’une centaine de civils depuis vendredi. Mercredi, avant les raids sur l’hôpital Al Quds, 16 personnes ont péri dans les bombardements qui ont visé aussi bien les quartiers rebelles que les zones contrôlées par le régime.
Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, plus de 270 000 personnes sont mortes et plus de la moitié de la population a été déplacée.