Roubaix , les tensions entre la mairie et un club de foot vont finir au tribunal
Deux membres de l’AS Barbe d’Or (ASBO), le club de quartier de l’Alma, sont-ils allés trop loin le 30 mars en réclamant des comptes à la mairie de Roubaix Deux élus roubaisiens et une secrétaire de mairie ont en tout cas déposé plainte. Trois membres du club, dont le président Christophe Desmarecaux, ont été convoqués par la police. Deux d’entre eux, Hamidou Dia et Lamina Soukouna, ont été placés en garde à vue le 4 avril lorsqu’ils se sont présentés à leur convocation.
On leur reproche le « coup de force » du 30 mars au cours duquel une subvention aurait été exigée aux autorités municipales. Une version qu’ils contestent. À l’issue de leur garde à vue, les deux hommes ont en tout cas été placés sous contrôle judiciaire. Ils sont convoqués en mai au tribunal correctionnel pour répondre de faits d’outrage.
La source de ce climat de haute tension entre un club qui revendique 490 licenciés et la municipalité est à chercher du côté des finances. L’ASBO ne parvient pas à effacer l’ardoise qu’aurait laissée en 2014 l’ancienne équipe dirigeante accusée de malversations par ses successeurs.
« Pas d’abandon de la ville »
Les dirigeants s’estiment aujourd’hui trahis par une équipe municipale qui leur aurait promis, disent-ils, «
monts et merveilles
» pendant la campagne électorale. «
On a pris le club en négatif. Il y a eu cette cellule de veille pendant laquelle on nous disait faites ci, faites ça
», explique Lamina Soukouna, membre de l’ASBO, qui juge la mairie responsable de cette situation financière. Placé en redressement judiciaire en mars, le club lui réclame des comptes.
«
En aucun cas, il y a eu un abandon de la ville
», assure un proche collaborateur du maire qui pointe des «
comportements inadmissibles
» le 30mars. Des dirigeants de Barbe d’Or s’étaient présentés en mairie ce jour-là pour provoquer une rencontre avec Guillaume Delbar (LR). En son absence, ils s’en seraient pris verbalement à une élue et des agents. Un peu plus tôt, au siège du club, un échange avec le maire de quartier aurait lui aussi mal tourné, l’élu rapportant une tentative d’intimidation. Ils contestent les faits qui leur sont reprochés et dénoncent une «
manipulation
» destinée à les écarter du club.