Reprise du dentellier calaisien Desseilles , la décision du tribunal de commerce rendue ce jeudi

Reprise du dentellier calaisien Desseilles , la décision du tribunal de commerce rendue ce jeudi

Trois offres de reprises ont été étudiées par le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer : celles du groupe chinois Hangzhou Yongshen Holding qui prévoit de garder 60 emplois sur les 74 que compte Desseilles, du groupe caudrésien Holesco qui porte son offre à 55 salariés repris et de Solstiss-Bracq, autre dentellier caudrésien (une vingtaine d’emplois repris).

«
Ça va être long d’attendre jusqu’à demain
», a commenté le représentant du personnel CFTC, Renato Fragoli.

Les représentants des différents candidats au rachat avaient fait le déplacement, certains de très loin.

C’est le cas des responsables du groupe Hangzhou Yongshen Holding, Cloris et Jason Li, filles et fils du fondateur, venus directement de Shanghai. Si les Chinois sont choisis par le tribunal de commerce, Cloris Li, qui gère déjà des filiales textiles du groupe (fibre, teinturerie, imprimante 3D), pourrait gérer le dentellier calaisien. Le groupe chinois a le soutien d’une partie des salariés de Desseilles, notamment le collectif Les Oubliés de Desseilles, et des actuels dirigeants de la société calaisienne.

Face au groupe chinois, Holesco, maison-mère de Sophie-Hallette, un industriel caudrésien, bien connu sur la place de la dentelle. La semaine dernière, le groupe régional a revu son offre à la hausse.

Le groupe caudrésien, dirigé par Romain Lescroart, président-directeur-général, la porte à 55 emplois sauvés contre quarante dans son offre initiale. «
Holesco est décidé à préserver la dentelle face à la concurrence et à la contrefaçon principalement chinoise, expliquait-il alors. Le sauvetage de Desseilles
par un industriel français, attaché au territoire, expert de premier rang dans la dentelle, doté de bases techniques et financières solides, constitue un atout essentiel pour l’ensemble de la filière à Calais
».

Enfin, le troisième candidat, dont l’offre est minoritaire, est Solstiss-Bracq qui propose de sauver entre 20 et 25 emplois.

Si les difficultés de trésorerie de Desseilles datent de 2015, selon la direction et une partie des salariés, la liquidation judiciaire prononcée début mars serait due à la décision du tribunal administratif, prise en décembre 2015, de réintégrer trois salariés licenciés en mai 2013. Une décision suspendue le 21 mars dernier à la suite d’un appel.

– Juillet 2011 : Jean-Louis Dussart, Michel Berrier et Gérard Dezoteux rachètent Desseilles.

– Décembre 2012 : Confronté à des difficultés de trésorerie, le dentellier est placé en redressement judiciaire.

– Février 2013 : L’entreprise peut continuer son activité.

– Mai 2013 : En sureffectif, Desseilles se sépare de neuf salariés. Cinq d’entre eux, salariés protégés, lancent un recours auprès du tribunal administratif de Lille.

– Juin 2014 : Le plan de continuation de l’activité est accepté par le tribunal. Sortie du redressement.

– Janvier 2015 : Le dentellier connaît de nouvelles difficultés. Il fait appel au financement participatif pour trouver de l’argent. 15 000 sont récoltés.

– Septembre 2015 : La Chinoise Grace Wang entre au capital. Elle prend un tiers des parts.

– Décembre 2015 : Le tribunal administratif de Lille annule le licenciement de cinq ex-salariés protégés, représentants du personnel et membres du CE, et ordonne leur réintégration. Grace Wang se retire du capital.

– Janvier 2016 : Les dirigeants de Desseilles remettent l’entreprise entre les mains du tribunal de commerce.

– 2 mars 2016 : Le tribunal de commerce prononce la liquidation judiciaire de Desseilles Laces, avec poursuite d’activité jusqu’au 23 mars.

– 21 mars 2016 : suite à un appel de la direction de Deseilles la cour administrative d’appel suspend la réintégration des trois salariés.

– 23 mars 2016 : Délai accordé jusqu’au 30 mars.

– 30 mars 2016 : Audience au tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer.

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