Rallye du Touquet , du bruit et de la fureur pour la dernière journée
D’ordinaire, le petit village du Montreuillois vit dans la plus parfaite quiétude. Et son cimetière est censé être un havre de paix. C’était tout le contraire samedi après-midi. Fini le bruissement du vent dans les feuilles, terminé le pépiement des oiseaux. À la place, le rugissement des moteurs, les pétarades des pots d’échappement et le crissement de freins. Le rallye du Touquet passait à travers le village et juste devant les tombes du cimetière où une cinquantaine de spectateurs étaient réunis pour voir passer les voitures.
Au premier passage, le visage de Christian s’éclaire. «
Quand j’entends le bruit des moteurs, j’en ai les poils qui se hérissent sur les bras ! Je ne m’en lasse jamais.
» Alors que les concurrents galèrent pour passer une chicane composée de ballots de paille, les bras se tendent, les appareils photos fixent l’instant fugace où la voiture passe devant lui. Jean-Pierre, de Berck, mobilise tous ses sens. «
Il n’y a pas que la vue, il y a aussi le bruit et les odeurs !
» En tendant l’oreille, il est capable de reconnaître si le moteur est bien réglé, si l’équipage est en train de peiner ou si le pilote a freiné trop tard. «
Tout est important, tout participe au spectacle. Même les odeurs
», poursuit Jean-Pierre. C’est vrai qu’il flotte une odeur d’essence enrichie et de caoutchouc brûlé’ «
Chaque voiture a une odeur unique
», sourit Jean-Pierre.
De leur côté, Kévin et Marie sont venus un peu en touristes. «
Ça nous fait un but de sortie pour le week-end. Il y a du spectacle, de la couleur. C’est vraiment superbe à voir
», explique Kevin qui aurait bien aimé se trouver là au milieu de la route, un volant entre les mains. «
Mais franchement, c’est un loisir qui revient trop cher
», avoue-t-il. Alors, il se contente de regarder les voitures passer devant lui. «
C’est déjà beaucoup
», affirme-t-il.
Au fur et à mesure que les voitures défilent, les rangs des spectateurs s’éclaircissent. Ils regagnent vite leur voiture pour se trouver une bonne place, une vingtaine de kilomètres plus loin pour assister à la spéciale suivante. «
En empruntant les petites routes que le rallye n’utilise pas, explique Jean-Pierre. Il faut une bonne carte et surtout bien connaître le secteur.
» Le dernier concurrent vient de passer comme une flèche. Deux minutes après, il n’y a plus personne dans le village. Le silence est retombé d’un coup. Près d’une heure et demie de fureur. Les oiseaux peuvent se remettre à gazouiller.