Nuit debout , qui sont ces indignés et que veulent-ils
Ils ne dorment pas, c’est la « Nuit debout ». Étudiants, travailleurs, précaires, ou encore paysans, ils rêvent de réinventer un monde. Ils n’ont pas tous les mêmes espoirs, mais une même volonté. Ils appellent ça la «
convergence des luttes
». «
Depuis le 31 mars nous, citoyens-nes, sommes installés-ées en toute légalité sur différentes places dans nos villes. Ces rassemblements pacifiques, ouverts et populaires visent à réinvestir l’espace public pour échanger, débattre et construire ensemble
», peut-on lire sur leur site web encore peu fourni.
Leurs slogans «
Je lutte des classes
», «
Rêve générale
», «
Désobéis aux lois injustes
»’ Certains sont contre la loi travail, d’autres dénoncent «
les dérives sécuritaires
», «
les violences policières
», veulent une «
vraie démocratie, participative, directe
». D’autres encore insistent sur le combat pour le Droit au logement. Ce sont des «
citoyens-nes différents-es mais DEBOUT
», disent-ils encore, «
concernés-ées, engagés-ées ou tout simplement curieux-ses
».
D’ailleurs, ils ont lancé sur ce site une pétition qui «
ne porte pas d’autre revendication que de permettre à tous ceux et celles qui veulent participer à une #NuitDebout de pouvoir s’organiser et le faire
». Ce mardi, elle avait recueilli quelque 7 600 signatures.
Rendez-vous le #36mars
Sur la Place de la République, à Paris, ils ont planté des tentes. Elles sont disséminées, il n’y pas d’organisateurs, mais des commissions créées à la hâte, des «
AG sauvages
», comme ce mercredi à Lille. Car le mouvement, s’il n’est encore guère structuré, cherche à se répandre dans d’autres villes. Sur le Web, il publie
une carte de près de 40 villes où des « Nuits debout » ont eu lieu ou s’organisent pour le #32mars ou même le #36mars. Sans doute une manière de dire qu’ils ne sont pas près d’aller se coucher.
Et le mouvement joue bien sûr la carte du mouvement 3.0 : sur Twitter il compte déjà près de 30 comptes locaux en plus du principal et d’un compte Nuit DeBout-España. Sur le réseau social, @NuitDeboutLille a posté un tract où on peut lire : «
On occupe la place de la République pour reprendre notre place dans la République
». Si les revendications semblent disparates, l’objectif commun est bien de replacer «
l’humain au centre des préoccupations
».
Mirage d’une société meilleure, détracteurs d’un système abîmé par la politique politicienne et un renvoi quasi systématique au pouvoir du «
peuple
», le discours rappelle les mouvements populaires du début des années 2010 : des indignés de la Puerta del Sol à Madrid qui dénonçaient l’austérité et la corruption, aux militants d’Occuppy Wall Street contre les abus du capitalisme financier, mouvement né à New York mais qui s’étendra dans plus de 80 pays.