Lille signe une pétition contre les lobbys pollueurs
Lille, ville engagée en faveur de la lutte contre la pollution de l’air. On respire. Martine Aubry, maire, vient de signer une pétition intitulée « Pollution de l’air : la santé des citoyens avant celle des lobbys industriels ». Pas un luxe. Dès 2012, La Voix du Nord annonçait que moins de pollution dans l’air lillois équivalait à six mois de vie en plus. Que faire son jogging près du périphérique était une très, très mauvaise idée’ «
Pour Lille, nous avons pris des données statistiques de pollution croisées avec des données locales de mortalité et d’hospitalisation fournies par les établissements de santé
», expliquait le Dr Christophe Declercq, épidémiologiste à l’Institut de veille sanitaire.
108 000 signatures
Six mois de vie en plus ! Lille n’est pas la seule concernée. Paris, Lyon, Marseille, Strasbourg’ affichent en France les mêmes résultats inquiétants. La première à faire tomber le masque a été Anne Hidalgo, maire de Paris. Elle a initié le mouvement avec les maires de grandes villes et l’appui du Parlement européen.
Cette pétition «
a réuni plus de 108 000 signatures
», précise Martine Aubry par communiqué interposé. Aux métropolitains de suivre. La maire de Lille ne voulant apparaître à la traîne ajoute : «
Depuis plus de dix ans, nous avons pris toute notre part’ en portant auprès de l’État et de la MEL, les exigences et ambitions qui s’imposent face à l’urgence, en matière de mobilité et de développement urbain.
»
L’engagement est total
Le nouveau plan de circulation qui sera mis en place en août prochain est à prendre en ce sen. Il n’évacue pourtant pas tous les problèmes liés à l’encombrement routier qui asphyxie la métropole. Au moins, la route est-elle tracée jusqu’en’ 2020. «
La ville s’est fixée l’objectif des 3×20 qui vise à atteindre : 20 % d’économie d’énergie en moins, 20 % de CO2 en moins et 20 % d’énergies renouvelables en plus.
»
Lise Daleux, élue communautaire et adjointe EELV, assure que l’engagement est total. Pétition ou non.
« Réduire la vitesse, c’est réduire la pollution »
Réduire la vitesse sur le périphérique, voilà une action concrète qui a un effet direct sur les seuils de pollution. Végétaliser la ville au maximum’ Les préconisations de Lise Daleux, élue communautaire EELV et adjointe à la ville de Lille.
Cette pétition n’arrive-t-elle pas un peu tard
« Le décalage ne traduit pas notre manque d’investissement sur la question. Voici des mois, nous avons par exemple émis un v’u au conseil municipal pour que nos partenaires (banques, assurances’) recourent de moins en moins aux énergies fossiles.
La ville a présenté également un premier contrat avec Enercoop dans le cadre de la production d’énergie renouvelable. C’est une question qui nous tient à c’ur depuis longtemps. »
Derrière le v’u, quelles actions concrètes pour réduire la pollution
« Pour réduire la pollution de l’air, la première mesure est de réduire la vitesse sur le périphérique. Des études sont menées sur la portion qui touche Euralille. Cela pourrait se traduire par la couverture d’une partie du périphérique. L’idée est lancée’ Dans le cadre de l’ANRU (rénovation urbaine), des programmes innovants peuvent également voir le jour. Ce sera le cas au Faubourg-de-Béthune où, là aussi, un travail sera réalisé sur la partie du périphérique’ »
D’autres actions en vue
« La plantation d’arbres, la végétalisation sont également des actions que nous menons. Des expériences concluantes viennent d’être menées. Nous savons également que c’est une excellente façon de capter le carbone, les particules fines ou les poussières’ C’est en plus une action dynamique et qui change le visage de notre ville par son rayonnement sur les façades. »
Les bons gestes à adopter
Pour éviter ou réduire les risques d’intoxication liés à la pollution atmosphérique, le Conseil supérieur d’hygiène public de France a établi, selon différents niveaux, des conseils à suivre lors d’épisodes de pollution. Les personnes sensibles (enfants, personnes âgées, femmes enceintes, personnes déficientes respiratoires) doivent éviter toute activité sportive ou physique intense augmentant le volume d’air inhalé ; ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants, tels que l’usage de solvants sans protection appropriée, ou encore le tabac ; de respecter le traitement médical en cours et de consulter un médecin en cas de gêne. Par mesure de prévention, il est préférable de privilégier les transports en commun et le covoiturage et dans tous les cas d’utiliser les moyens de transport les moins polluants, ou à défaut de réduire la vitesse de circulation.
Atmo Nord-Pas-de-Calais (atmo-npdc.fr) reste une excellente source pour anticiper le phénomène. Les prévisions d’aujourd’hui varient de bonnes à moyennes.