Calais , un mur végétal le long de la rocade portuaire contre les intrusions de migrants
Excédé par les perturbations nocturnes quotidiennes causées par les migrants (pose de panneaux de signalisation, de branchages, de remorques, traverses de chemin de fer’), Jean-Marc Puissesseau réclame un mur le long de la rocade qui mène au port.
«
Aujourd’hui, le port de Calais est complètement étanche et sécurisé, assure le président de l’infrastructure maritime. Ce qui pose toujours problème, c’est son accès. La rocade est prise d’assaut chaque nuit par les migrants. Encore la nuit dernière (de mardi à mercredi, ndrl), 41 migrants ont été découverts dans la remorque d’un poids lourd.
Ça ne peut plus durer. Le trafic du port chute en raison de la pression migratoire.
»
Financements britanniques
Jean-Marc Puissesseau a confirmé hier qu’un «
mur végétalisé
», de 4 à 5 mètres de haut, sera érigé «
d’ici un mois
» le long de la rocade portuaire, de chaque côté de la chaussée, entre le pont de la route de Gravelines et la zone Marcel-Doret. Selon le président du port, le gouvernement britannique financera à nouveau cet investissement «
de plusieurs millions d’euros
». Ce mur s’accompagnera d’une surveillance policière et d’un dispositif de sécurité.
Toujours dans le but de stopper les intrusions de migrants sur la rocade, de nouveaux grillages seront aussi installés entre la rue des Garennes et le pont de la route de Gravelines. Là aussi, la Grande-Bretagne mettra la main au portefeuille. Coût du chantier : 700 000 .
Contacté hier, le sous-préfet de Calais Vincent Berton a confirmé qu’une réflexion sur un mur végétalisé était effectivement à l’étude. «
Nous travaillons en étroite collaboration avec le port, la mairie et les Britanniques, a confirmé le sous-préfet. Il faut que ce projet d’ordre urbanistique soit environnemental et esthétique.
»
Par ailleurs, la préfecture du Pas-de-Calais indique que des discussions sont actuellement en cours avec la Grande-Bretagne, dans le cadre des comités franco-britanniques afin de renforcer la sûreté au Tunnel et au port.
FO réclame des CRS dans les deux sens
Le syndicat Force ouvrière se fait le porte-parole des salariés du port de Calais qui se plaignent des assauts réguliers de migrants sur la rocade portuaire. «
Au Tunnel, ce genre d’intrusions est vite interceptée. On met les moyens. Alors qu’au port, on a l’impression que c’est de la bobologie. Toutes les nuits, il y a des problèmes. La dernière fois, c’était des traverses de chemins de fer d’une cinquantaine de kilos
», rapporte Frédéric Butel, secrétaire général de Force ouvrière. Il déplore aussi le retrait de deux compagnies de CRS sur la rocade-est depuis une quinzaine de jours. À l’approche de l’Euro 2016, FO réclame une patrouille de CRS en permanence dans les deux sens de la rocade, notamment aux heures d’affluence du trafic et demande le démantèlement total de la « jungle ».
«
Le travail des agents du port et le trafic sont en danger. On banalise mais un jour, il y aura un drame. On a déjà vu des automobilistes faire demi-tour et rouler en sens inverse
», insiste David Depriester, délégué FO. Les syndicalistes pointent également des effectifs insuffisants dans les services, notamment celui de la détection et recherche instrumentée pour le fret (110 personnes). «
C’est le premier service de contrôle à l’arrivée des poids lourds. Ils sont en contact direct avec les chauffeurs routiers. Il y a beaucoup de tension…
»
A. DEL.