Brésil , la justice demande une enquête sur le chef de l’opposition pour corruption

Brésil , la justice demande une enquête sur le chef de l'opposition pour corruption

Le parquet brésilien a demandé lundi 2 mai à la Cour suprême l’ouverture d’une enquête pour corruption sur le chef de l’opposition et candidat à la présidentielle de 2014, Aécio Neves, un instigateur de la procédure de destitution de la présidente Dilma Rousseff.

« Le procureur général, Rodrigo Janot, a demandé l’ouverture d’une enquête » sur le sénateur Neves pour une affaire liée au vaste scandale de corruption Petrobras, a déclaré un porte-parole du parquet.

La demande se fonde sur des déclarations de Delcidio Amaral, ancien chef du groupe sénatorial du Parti des travailleurs (PT, gauche, au pouvoir) qui a accepté de collaborer avec la justice contre de futures remises de peine après sa mise en examen dans le dossier Petrobras et trois mois de prison.

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Dessous de table

Dans son témoignage, M. Amaral a dit aux enquêteurs que M. Neves avait bénéficié « sans aucun doute » d’un réseau de dessous de table mis en place au sein de la compagnie publique d’électricité Furnas, avec les mêmes entreprises de BTP que celles impliquées dans le réseau de fraudes lié au géant pétrolier Petrobras et qui lui ont fait perdre au moins deux milliards de dollars.

Le sénateur Amaral accuse aussi M. Neves d’avoir tenté de cacher des données bancaires qui impliqueraient sa gestion de gouverneur de l’Etat du Minas Gerais (2003-2010) dans un système d’achat de votes au Parlement lors de la dernière décennie, connu comme le scandale du « mensalao ».

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« Aucune preuve »

« Les références au nom du sénateur Aécio [Neves] sont sur la base du ouï-dire et il n’existe aucune preuve ou indice d’une irrégularité quelconque qu’il ait commise », a réagi son service de presse dans un communiqué. Et d’ajouter : « Il s’agit de vieilles histoires qui ont déjà fait l’objet d’enquêtes. »

Les déclarations de M. Amaral à la mi-mars avaient déclenché un séisme politique au Brésil, car ce dernier accusait la présidente Dilma Rousseff et son prédécesseur Luiz Inacio Lula da Silva d’être au courant et d’avoir bénéficié du réseau de corruption Petrobras.

Il avait aussi mis en cause le vice-président Michel Temer, qui remplacerait Mme Rousseff si le Sénat la mettait à l’écart provisoirement la semaine prochaine dans l’attente de son éventuelle destitution pour maquillage des comptes publics l’année de sa réélection (2014).

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