Amusant et instructif, l’Hazebrouckois Bruno Dewaele livre trente années de dictées
OLNI : l’acronyme ne figure sans nul doute dans aucun des dictionnaires que Bruno Dewaele connaît à la lettre près. Mais comment définir l’ouvrage qui vient de paraître aux Éditions de l’Opportun autrement que comme un « objet littéraire non identifié »
Littéraire, car, dans 101 dictées, 2 500 difficultés expliquées, le seul champion du monde d’orthographe que la Terre ait porté, et que notre région a l’honneur d’abriter, déploie autant de style que d’érudition.
Il ne faut pas davantage se laisser décourager par la teneur du pavé 692 pages, tout de même que par les subtilités de la langue française qu’il entend balayer. Car le but premier de l’Hazebrouckois, professeur de français de son métier, n’est pas tant de nous instruire que de nous amuser.
Picorer à son gré
On peut picorer à son gré dans les trente années de dictées compilées dans cet ouvrage aux multiples entrées. Les «
athlètes du dictionnaire
» ainsi que se plaît à les nommer Bernard Pivot, qui signe la préface , ceux forgés du même fer que Bruno Dewaele, commenceront par la fin, les textes étant classés par ordre de difficulté.
Ils pourront se colleter avec certaines des dictées favorites du champion, telle « Micheline et le train-train », friandise orthographique pour les amateurs, et que ledit Pivot publia dans Lire en 1986. Le commun des mortels pourra feuilleter l’ouvrage dans l’ordre, ou pas, et tout à la fois s’imprégner des explications livrées derrière chaque texte à chacune des difficultés qu’il recèle.
Rester « humain »
Des difficultés sur lesquelles ont planché moult passionnés, puisque Bruno Dewaele a bel et bien « dicté » ces dictées avant d’accepter, sur proposition d’un éditeur, de les rassembler dans un livre. «
J’ai beaucoup de fidèles
», admet celui qui lui-même peina sur des textes cousus de pièges divers et variés.
Et pour s’être trouvé de l’autre côté de la feuille blanche, il sait que pour ne pas «
décourager
» ou «
traumatiser
», il faut rester « humain ». Néophytes comme linguistes chevronnés peuvent donc se plonger dans cet OLNI qui n’a rien d’inaccessible, et dont l’auteur n’espère rien tant qu’il puisse aussi être lu «
pour le plaisir du texte
».