Zelda   Arms  Snipperclip ‘ on a essayé les premiers jeux de la Nintendo Switch

 Zelda   Arms   Snipperclip ' on a essayé les premiers jeux de la Nintendo Switch

Nintendo présentait le 13 janvier une sélection des jeux qui sortiront, à partir de mars, sur sa nouvelle console. Nos premières impressions.

Le Monde
| 14.01.2017 à 13h52
Mis à jour le
14.01.2017 à 14h25
|

Par Damien Leloup et
Corentin Lamy

Disponible le 3 mars

Présenté en grande pompe en juin à l’E3, le nouveau Zelda est riche de promesse. Avec son monde semi-ouvert, ses graphismes dans l’esprit Miyazaki, il reprend les codes qui ont fait le succès de la saga en y ajoutant une pincée de modernité empruntée aux jeux en monde ouverts (inventaire riche, liberté de mouvement, jauge de souffle’) qu’on jugera, selon les goûts, rafraîchissante ou assez banale. Au bout de quelques minutes, on oublie qu’au moment de démarrer la partie, on a tâtonné pour trouver comment placer ses doigts sur la manette de la Switch : tout est naturel, on tire à l’arc avec style, on escalade les murs, et les combats semblent aussi familiers que si l’on retrouvait un Zelda que l’on a déjà fini trois fois. Le fait que l’aventure puisse se jouer en mode portable  avec un rendu plus que correct ‘ ne gâche rien.

Sans préjuger du reste de l’aventure  seules les vingt premières minutes du jeu étaient testables ‘, difficile de ne pas voir dans ce jeu le potentiel d’une grande aventure, et la principale raison de craquer pour la console’ Pour les joueurs et les joueuses qui ne possèdent pas déjà une Wii U, sur laquelle ce Zelda sortira également, dans une version forcément moins poussée graphiquement.

« Arms », manettes au poing

Disponible au printemps.

Personne ou presque n’a vu venir Arms. Un jeu de versus fighting, comprenez de « combat un contre à un », à la façon de Street Fighter. Sauf que Nintendo étant Nintendo, pas question de distribuer les coups de poing, de pied, et encore moins de voir le sang couler. Les personnages semblent tout droit sorti d’un dessin animé (voire d’une version pour enfants d’Overwatch) et gardent à tout moment entre eux une distance raisonnable. Ils peuvent se le permettre : ils ont des bras de 10 mètres.

Le jeu se joue en tenant ses deux Joy-Con  les demi-manettes de la Switch ‘ à la verticale : à l’exception des gâchettes (qui servent à sauter, éviter, ou à déclencher des coups spéciaux), le joueur contrôle à peu près tout en secouant ses manettes. On les penche sur le côté, l’avant ou l’arrière pour se déplacer, et on donne de grands coups dans le vide pour projeter ses bras en avant. Le principe, astucieux, évoque une version très enrichie du minijeu de boxe de Wii Sports. Et la réalisation est impeccable.

Le plus intéressant dans Arms, ce n’est pas tellement le jeu lui-même, mais sa façon d’utiliser les Joy-Con. Ça ne ressemble à rien de connu, tout en restant totalement logique et compréhensible : il faut reconnaître l’inventivité du projet. Sauf que l’on s’attendrait plutôt à croiser ce genre de dispositif dans un festival ou une exposition consacrée au jeu vidéo expérimental et aux contrôleurs non conventionnels plutôt que comme titre de lancement d’une nouvelle console. Car, soyons sérieux, qui a vraiment envie de jouer des heures au minijeu de boxe de Wii Sports ‘

« 1, 2, Switch », le « Wii Sports » en moins addictif

Disponible le 3 mars.

C’est l’un des titres de lancement de la Switch, celui censé nous convaincre de l’intérêt des Joy-Con : 1, 2, Switch, c’est une compilation de nombreux minijeux (on a pu en essayer six) ; chacun faisant la démonstration d’une des fonctions de ces petits contrôleurs détachables à reconnaissance de mouvement. Tous jouables à deux, tous diversement intéressants.

Grâce à sa technologie dite « HD Rumble », les Joy-Con sont capables de vibrer avec une telle précision qu’ils peuvent reproduire la sensation de remuer une boîte pleine de billes. C’est là le but de Ball Count : en remuant leurs Joy-Con, les joueurs doivent tenter de deviner combien de billes virtuelles s’y cachent.

Quick Draw est lui aussi plutôt amusant. Un jeu de duel façon cow-boy, où les deux joueurs se font face, Joy-Con tenu à la verticale. Au signal, il faut être le premier à tendre son contrôleur devant soi et à en presser la gâchette. Le plus rapide des deux a gagné, et évidemment, ça se joue au millième de seconde près. Tout bête mais efficace.

Dans Samurai Training, c’est un peu la même chose, sauf qu’au lieu d’attendre sagement le signal, les joueurs imposent eux-mêmes le rythme du duel. L’un tient son Joy-Con comme la poignée d’un sabre. L’autre doit rester sur ses gardes et claquer dans ses mains au moment où son adversaire passe à l’attaque.

Dans Safe Crack, chaque joueur fait face au cadran circulaire d’un coffre-fort. Il faut tenir son Joy-Con à l’horizontal, et le faire lentement pivoter à 360°, à la recherche de la légère vibration signifiant qu’on a trouvé une partie de son code. Une épreuve de doigté et de vitesse.

Enfin, pour battre son adversaire à Milk, il faut mimer la traite d’une vache en agitant son Joy-Con verticalement tout en appuyant alternativement sur ses deux gâchettes. Le but : remplir plus de verres de lait que son adversaire.

Le bilan de ces expériences : rien de très concluant malheureusement. Si la technologie est plutôt bluffante (en particulier le HD Rumble), aucun de ces jeux ne donne envie de jouer plus de quelques secondes. La Wii en son temps ou la réalité virtuelle aujourd’hui bénéficient d’un effet de curiosité, qui donne envie, au moins de les montrer aux hôtes de passage : on s’imagine assez mal faire la démonstration de 1, 2, Switch à des amis, tant l’indigence du contenu et la laideur de l’écrin (ces menus, ces photos d’un mauvais goût absolu !) sont infantilisants.

« Splatoon 2 », la suite fidèle à l’original

Disponible cet été.

De la peinture, des flingues, des joueurs dans une arène, Splatoon 2 reprend très exactement les recettes du premier, sorti sur Wii U. Avec, bien sûr, son lot de nouvelles armes, des attaques spéciales’ Pour l’innovation, on repassera, mais c’est fun et coloré, et le jeu s’adapte particulièrement bien à l’écran portable.

« Snipperclips », la bonne surprise

Disponible en mars.

S’il ne payait pas de mine, Snipperclips n’était pas non plus spécialement mis en avant par Nintendo. Relégué en fond de salle, il n’avait même pas le droit à sa propre télé, les joueurs devant se pencher directement sur l’écran de la Switch. Et pourtant, c’est définitivement LA bonne surprise de cette première vague de jeux.

Il faut être deux pour jouer à Snipperclips, chacun incarnant une simple forme rectangulaire à l’extrémité arrondie, dans un environnement minuscule fait de papier et de crayons. Aux joueurs de coopérer, voire de se grimper dessus pour résoudre une énigme simple : tailler un crayon, pousser un bouton, déplacer une roue le long de rails’

L’astuce : il est possible de modifier la forme de ces polygones sans bras en se découpant l’un l’autre. Avec un peu d’astuce et une simple pression sur le bouton A, on transforme ainsi son partenaire en crochet, en épingle, en marchepied, en tremplin’ Une bonne idée qui s’impose, Joy-Con en main, comme une évidence, soulignée par une réalisation absolument adorable.

« Mario Kart 8 Deluxe », on prend les mêmes et on recommence

Disponible le 28 avril.

Sans surprise, Mario Kart 8 sur Switch ne devrait pas être radicalement différent de sa version Wii U. Outre le retour de Bowser Jr. et du Roi Boo, les personnages de Splatoon font leur arrivée, ainsi que, paraît-il, quelques nouvelles armes. Surtout, cette édition deluxe marque le retour du mode « battle », qui voit les joueurs s’affronter dans une arène fermée. Ici un manoir hanté. Le but du jeu : arroser ses adversaires de bombes (et, dans cette démo, uniquement de bombes  dommage), pour crever leurs ballons accrochés à l’arrière de leur kart, tout en tentant de conserver un maximum des siens.

Rien à redire, c’est du solide, toujours un des meilleurs épisodes d’une des séries les plus efficaces quand il s’agit de s’amuser entre amis. En revanche, comme sur Wii ou Wii U, les aventureux qui voudront jouer « au gyroscope », c’est-à-dire en tournant leur manette comme un volant, seront condamnés à finir dernier : à cause de la petite taille des Joy-Con, la pratique est encore plus approximative et désagréable que par le passé.

« Super Bomberman R », peut mieux faire

Disponible le 3 mars.

Sur le papier, c’est le jeu parfait pour la nouvelle console de Nintendo. Titre multijoueurs par excellence, Bomberman a animé les soirées pizzas de millions de joueurs depuis plus de trois décennies. Le principe est redoutablement efficace : dans un labyrinthe dont il est possible de faire sauter les parois, de petits « bombermen » se fraient un passage à coups de bombe dans l’espoir de faire sauter leurs adversaires  sans se faire éliminer eux-mêmes.

Super Bomberman R reprend très précisément cette recette et’ n’y apporte rien de nouveau. Absolument rien. A part une vue 3D, du reste assez vilaine, qui évoque les heures les plus sombres du Wii Ware. En espérant que la version définitive proposera quelques modes alternatifs, voire, on peut rêver, une vue 2D plus séduisante.

« Sonic Mania », le rétro réussi

Disponible au printemps.

On savait déjà que Sonic Mania était beau, que Sonic Mania était rétro, que Sonic Mania était fidèle à l’esprit des épisodes du début des années 1990 qu’il tentait justement de recréer. Restait à savoir si Sonic Mania, manette en main, se jouait mieux que les épisodes récents. Qu’on se rassure, c’est le cas. A des années-lumière de l’abominable Sonic 4, Sonic Mania est aussi fluide et précis que les épisodes originaux, dont il réimagine d’ailleurs certains niveaux.

Quant aux nouveaux, ils capturent à la perfection le feeling des jeux de l’époque, avec parfois ce qu’il faut d’approximation et d’incertitude pour faire dérailler l’aventure  un luxe que Sonic ne s’était plus permis depuis longtemps. Testé sur la Switch en configuration « console portable », Sonic Mania demeurait parfaitement lisible en plus d’évoquer, l’espace d’un instant, le souvenir ému de la Game Gear.

Leave A Reply