Vingt civils tués pendant une prise d’otages au Bangladesh

Vingt civils tués pendant une prise d'otages au Bangladesh

Aux alentours de 21 heures (17 heures à Paris), vendredi 1er juillet, un commando armé a fait irruption dans le Holey Artisan, un restaurant du quartier diplomatique de la capitale Dacca, et pris en otage plusieurs personnes. Les forces de sécurité ont mis fin samedi à cette attaque, revendiquée par l’organisation de l’Etat islamique (EI), en tuant plusieurs assaillants.

Neuf Italiens, sept Japonais, un Américain et une Indienne tués

Vingt otages ont été tués dans l’attaque. Parmi eux figurent neuf Italiens cinq femmes et quatre hommes ‘, sept Japonais, un Américain et une Indienne, ont annoncé les autorités des trois pays. Les nationalités des deux autres tués ne sont pas connues pour l’heure. Selon l’armée, les personnes tuées sont toutes étrangères, mais la presse locale évoque la mort de Bangladais dans l’attaque.

Un autre ressortissant italien, qui se trouvait dans le restaurant au moment de l’attaque, est par ailleurs porté disparu. Treize otages, dont trois étrangers, un Japonais et deux Sri-Lankais, ont été secourus lors de l’assaut.

Un employé du Holey Artisan qui a réussi à s’échapper a affirmé dans la nuit à la télévision locale que vingt clients se trouvaient à l’intérieur de l’établissement quand les assaillants y ont pénétré. Quinze à vingt employés y étaient en outre en service.

Selon les témoignages de plusieurs survivants, les assaillants ont séparé les Bangladais des étrangers avant de se livrer à leur carnage.

La première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, s’est exprimée à la télévision ; elle a dénoncé « un acte odieux » et a affirmé sa détermination « à éradiquer le terrorisme ». Elle a déclaré que six assaillants ont été abattus et qu’un septième a été capturé vivant.

Le lieutenant-colonel Masood, du bataillon d’action rapide, a affirmé à la chaîne indienne Times Now qu’il pensait qu’entre six et dix hommes armés avaient participé à l’attaque revendiquée par l’EI. « Nous en avons abattu six. Nous fouillons le secteur », a-t-il précisé.

Une attaque qui a duré plusieurs heures

D’après Gowher Rizvi, conseiller de la première ministre bangladaise, l’attaque a commencé quand des agents de sécurité locaux ont remarqué plusieurs hommes armés à l’extérieur d’un centre de santé. Au moment où les gardes se sont approchés, les hommes se sont retranchés dans le restaurant, qui était à cette heure rempli de clients.

Selon le récit de la police, les hommes du commando ont échangé des tirs sporadiques avec les policiers à l’extérieur pendant plusieurs heures. Selon un policier sur place, quand les forces de l’ordre ont tenté d’entrer dans le bâtiment au début du siège, elles ont été accueillies par une rafale de balles et de grenades qui a tué deux policiers. Une quinzaine de policiers ont par ailleurs été blessés.

Neuf heures après le début de l’offensive, des commandos lourdement armés de soldats de l’armée de terre et de la marine sont arrivés sur les lieux pour lancer l’assaut.

L’EI revendique l’attaque

L’organisation Etat islamique (EI) a rapidement revendiqué la fusillade et la prise d’otages : Aamaq, organe de propagande de l’EI, a diffusé un communiqué relayé sur les réseaux sociaux. L’attaque a fait « plus de vingt morts de différentes nationalités », affirme le texte.

Quelques heures plus tard, des clichés de corps, présentés comme ceux de certains otages, ont été publiés, a rapporté Aamaq. Mais la police n’a pas confirmé où avaient été prises ces photos.

Après avoir exprimé « son soutien aux familles et la solidarité de la France avec le Bangladesh », le président de la République François Hollande a condamné samedi un « attentat barbare ». Il a ajouté, dans un communiqué, que « le terrorisme islamiste frappe partout de façon lâche et aveugle ».

Regain de tension au Bangladesh

Le Bangladesh est frappé par une vague de meurtres de défenseurs de la laïcité, d’intellectuels et de membres de minorités religieuses, imputés à des groupes djihadistes et qui ont fait plus de cinquante morts en trois ans. Le gouvernement en attribue la responsabilité à la principale formation de l’opposition, le Bangladesh Nationalist Party, et à ses alliés islamistes.

En juin, les autorités ont lancé à travers le pays une série d’opérations contre les groupes djihadistes locaux, au cours desquelles plus de 11 000 personnes ont été arrêtées. Mais des organisations de défense des droits de l’homme estiment que ces interpellations sont souvent arbitraires ou qu’elles visent en réalité à réduire au silence des opposants politiques.

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