Un ouvrier polonais est-il vraiment moins cher qu’un ouvrier français’

Après l’attaque du Front national en conseil communautaire de la Communauté d’agglomération du Boulonnais contre la Socarenam qui emploie des ouvriers polonais, le président du chantier naval, Philippe Gobert, répond qu’il n’a pas le choix.

Une « idée reçue »

Le manque de main-d »uvre est-il le seul argument qui pousse la Socarenam à faire appel à des étrangers On peut en effet imaginer que le salaire et les charges sociales sont moindres pour un travailleur dit « détaché ».

Pourtant, Philippe Gobert affirme que c’est une « idée reçue ». Le président du chantier naval est catégorique sur ce point : «
Recourir à un travailleur détaché polonais équivaut à faire appel à la main-d »uvre d’une entreprise localisée en France
», affirme-t-il.

C’est le trésor qui le dit !

Philippe Gobert s’appuie sur une étude publiée en juin par des économistes du Trésor. Leur conclusion : «
En termes de coût du travail, pour un emploi rémunéré au SMIC, recourir dans un cadre légal à un travailleur détaché en France par une entreprise localisée au Portugal, en Roumanie, en Pologne ou en Espagne est équivalent à faire appel à la main-d »uvre d’une entreprise localisée en France. »

Comment est-ce possible

Au sein de l’Union européenne, un travailleur étranger ne peut être rémunéré moins que le salaire minimum brut du pays d’accueil. En France, c’est le SMIC.

Après, ce sont les charges sociales du pays d’origine qui s’appliquent. Sont-elles vraiment moins élevées en Pologne Pas vraiment, selon l’étude du Trésor, qui rappelle que les exonérations de charges sont importantes pour le SMIC.

Ainsi, un ouvrier français rémunéré au salaire minimum coûte 1 681 , contre 1 788 pour un travailleur détaché espagnol et 1 756 pour un Polonais. Un écart très faible.