Un nouveau classement pointe la perte de vitesse des universités françaises

Un nouveau classement pointe la perte de vitesse des universités françaises

Le Monde
| 21.09.2016 à 23h35
Mis à jour le
21.09.2016 à 23h39
|

Par Séverin Graveleau

Les palmarès se suivent et se ressemblent pour les universités françaises en cette rentrée 2016 : après le classement de Shanghaï et celui de Quacquarelli Symonds (QS), c’est au tour du Times Higher Education (THE) de noter à la baisse les établissements de l’Hexagone. Si la France conserve 27 établissements dans le top 980 du mensuel londonien, un tiers d’entre eux perdent des places (voir le classement des établissements français au bas de cet article).

Le trio de tête français est identique à celui des précédentes éditions, une dizaine de rangs plus bas. L’Ecole normale supérieure passe ainsi de la 54e à la 66e position, l’Ecole polytechnique de la 101e à la 116e et l’université Pierre-et-Marie-Curie de la 113e à la 121e. L’université Paris-Sud progresse, de la 188e à la 179e place, alors que l’université Paris-Diderot (Paris-VII) sort du top 200.

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Le nombre stable d’établissements tricolores dans ce ranking cache, en fait, un important jeu de chaises musicales. Ainsi huit universités sortent du classement général quand huit autres y entrent. Parmi les nouveaux, Centrale Supélec (entre la 201e et la 250e place), les Mines ParisTech (251e-300e) ou encore l’université de Toulouse Midi-Pyrénées (301e-350e). A l’inverse les universités Paris-XIII, Paris-Dauphine, Lille-I et II ou encore Joseph-Fourier Grenoble-I n’y sont plus mentionnées.

Ces changements rapides s’expliquent en partie par la « restructuration à l »uvre dans le système universitaire français » et par les fusions d’établissements, selon Phil Baty, rédacteur en chef de THE.

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Recherche de qualité et renommée internationale

Phil Baty note que « les meilleurs établissements français sont particulièrement bons dans la production de travaux de recherche d’envergure et de chercheurs de renommée internationale », mais qu’ils marquent moins de points en termes d’environnement d’apprentissage et de recherche.

Il salue cependant « d’ambitieux plans de développement dans le secteur de l’éducation » en France, citant notamment l’université Paris-Saclay, créée en 2014, et qui regroupe « certaines institutions parmi les meilleures et plus prestigieuses de France » (Ecole polytechnique, ENS Cachan, université Paris-Sud, etc.). De quoi la hisser à l’avenir dans le Top 10 des universités européennes, voire mondiales ‘ S’il est « trop tôt » pour le dire, selon lui, Paris-Saclay a « un grand potentiel de succès ».

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Déclin européen et ascension asiatique

Si cette nouvelle édition du classement THE, traditionnellement moins favorable à l’Hexagone qu’aux établissements anglo-saxons, ne rebat pas les cartes mondiales, elle marque quand même quelques inflexions. La première est symbolique, mais importante : pour la première fois depuis l’existence de ce ranking, les Etats-Unis, qui continuent de dominer le top 10, se font ravir la première place par le Royaume-Uni et l’université d’Oxford, qui était sur la deuxième marche du podium l’an dernier.

Comme le classement QS début septembre, Phil Baty estime que les institutions européennes sont « de plus en plus menacées par l’ascension croissante de leurs homologues asiatiques ». Si le Royaume-Uni et la Suisse sont toujours dans le top 10, si l’Allemagne compte 41 établissements classés contre 37 l’an dernier , « les autres pays européens perdent des places », note-t-il. France, Italie, Espagne, Danemark, Finlande, etc. : en tout six établissements européens (sur 105 l’année dernière) sortent du top 200, alors que l’Asie enregistre quatre nouvelles entrées dans ce groupe, et deux dans le top 40. Dans ce contexte, « le succès de l’Europe dans le classement ne peut être garanti sur le long terme », estime Phil Baty.

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Faut-il pour autant imputer le recul des établissements français à la progression de l’Asie ‘ Phil Baty ne le pense pas, mais souligne que « les grands investissements de cette dernière dans l’enseignement supérieur produisent aujourd’hui de grands progrès. Alors que la France est toujours aux prises avec ses différentes réformes de l’enseignement supérieur ».

Méthodologie

Pour réaliser ses palmarès, le Times Higher Éducation prend en compte 13 critères. Parmi ceux-là on trouve la réputation académique et professionnelle des établissements, le volume et la réputation des publications et citations dans les revues scientifiques, le ratio enseignants/élèves, le poids des échanges internationaux ou encore l’environnement d’apprentissage.

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