Un départ pour un sursaut

Un seul État vous manque et l’Union serait en ruine Non, surtout quand cet État a toujours eu un pied dedans et un pied dehors et a toujours appuyé sur le frein du convoi depuis 40 ans.
David Cameron a joué et a perdu.
On ne peut pas faire une campagne pro-européenne crédible quand on a passé le plus clair de sa carrière à taper sur Bruxelles ! Les Britanniques ont décidé de quitter une Union européenne que leurs gouvernements successifs ont pourtant tout fait pour réduire à sa seule dimension de grand marché. Respectons leur choix et laissons le successeur de David Cameron en gérer les conséquences, y compris sur l’intégrité du royaume.

La suite, c’est aux dirigeants des 27 de l’écrire et de se montrer à la hauteur du défi, à commencer par le couple franco-allemand vers qui tous les regards se tournent comme à chaque fois que l’Europe est en crise. Ce n’est pas en répétant que l’Union «
ne peut plus faire comme avant » que François Hollande et les autres vont briser la vague eurosceptique qui déferle aussi sur le continent. Il faut passer très vite aux actes refondateurs d’une Europe qui parle à toutes les catégories sociales, et pas seulement aux plus aisés qui ont les moyens de voyager ou de se former comme la génération Erasmus. L’harmonisation fiscale et sociale dont n’a jamais voulu la Grande-Bretagne, la mise en place d’une gouvernance politique pour la zone euro, la protection de nos industries contre la concurrence déloyale comme ce qui reste de notre sidérurgie menacée par les aciers chinois bradés à vil prix. Et bien sûr une Europe capable de contrôler et maîtriser la pression migratoire à ses frontières extérieures.

Si l’Union avance sur tous ces sujets alors peut-être dira-t-on un jour merci à nos amis Anglais pour avoir créé l’électrochoc qui aura ranimé le patient européen. Mais l’Europe à 27 en est-elle capable