Turquie , Erdogan évoque un possible rétablissement de la peine de mort après l’échec du coup d’Etat

Turquie , Erdogan évoque un possible rétablissement de la peine de mort après l'échec du coup d'Etat

Deux jours après la tentative de coup d’Etat manquée en Turquie, Recep Tayyip Erdogan a continué dans la gradation de son discours répressif à l’égard de ceux qu’il accuse d’avoir voulu renverser son pouvoir.

« Le virus », c’est ainsi que le président turc qualifie ses adversaires qu’il entend « éliminer (‘) de toutes les institutions étatiques » car « comme un cancer [il] s’est propagé à tout l’Etat ». Les opérations de purge ont ainsi commencé ce week-end, 6 000 personnes se trouvant en garde à vue a indiqué le ministre de la justice, Bekir Bozdag.

Lire aussi :
 

Turquie : le président Erdogan promet d’éliminer le « virus » dans l’Etat après le putsch raté

« Ceux qui mènent un coup contre l’Etat sont dans l’obligation d’en payer le prix »

M. Erdogan veut toutefois aller plus loin dans les outils répressifs, n’hésitant pas à évoquer, dimanche, devant une foule de sympathisant, le rétablissement de la peine de mort. Celle-ci a officiellement été abolie en 2004, dans le cadre de la candidature d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Répondant à une foule qui scandait « Nous voulons la peine de mort » pour les putschistes, le président turc a affirmé, dimanche :

« En tant que gouvernement et en tant qu’Etat, nous connaissons et entendons cette demande qui est la vôtre. Nous ne pouvons pas ignorer votre demande. »

Il a ajouté :

« Je pense que notre gouvernement va en discuter avec l’opposition et qu’une décision sera sans aucun doute prise. »

« En démocratie, la décision, c’est ce que veut le peuple », a poursuivi le chef de l’Etat turc. « Nous ne pouvons pas trop retarder cette décision car dans ce pays ceux qui mènent un coup contre l’Etat sont dans l’obligation d’en payer le prix ».

Lire aussi :
 

Ce que l’on sait de la tentative de coup d’Etat en Turquie

3 000 soldats et 2 745 juges dans le collimateur du pouvoir

Outre les personnes en garde à vue, près de 3 000 soldats ont été arrêtés, parmi lesquels l’aide de camp de Recep Tayyip Erdogan, le colonel Ali Yazici a rapporté l’agence de presse progouvernementale Anadolu.

Les autorités judiciaires ont par ailleurs annoncé samedi que 2 745 juges dans tout le pays allaient être démis de leurs fonctions. D’après NTV, une chaîne de télévision turque, Alparslan Altan, l’un des 17 juges de la Cour constitutionnelle, a été placé en détention pour des raisons inconnues.

Lire aussi :
 

Turquie : « Ce qui frappe, c’est l’improvisation des putschistes »

Leave A Reply