Treize ans après le drame le passage à niveau d’Aubin-Saint-Vaast est enfin condamné

Treize ans après le drame le passage à niveau d'Aubin-Saint-Vaast est enfin condamné

Cinq morts. Trois enfants, leur grand-père et leur tante. Il aura fallu attendre ce drame, survenu il y a treize ans, pour que le très dangereux passage à niveau 106, qui n’est protégé par aucune barrière de sécurité, soit enfin fermé.

Le 22 février 2003, un train avait violemment percuté la voiture familiale, juste à la jonction du chemin Latéral avec la rue Saint-Georges qui mène à la RD349, entre Aubin-Saint-Vaast et Bouin-Plumoison.

Sur les lieux désormais, deux stèles rappellent la tragédie. Une page se tournera bientôt grâce à l’accord passé entre la SNCF et la municipalité. Mais pourquoi avoir attendu si longtemps Le projet date de 2013′

320 000 de travaux

La commune prévoyait des travaux de réfection et d’aménagement du chemin Latéral pour un coût de 320 000 . Un gros budget visant à élargir cette voie très étroite et à créer trois aires de croisements et une aire permettant aux véhicules de faire demi-tour. Pour financer une partie de ces travaux, la SNCF a proposé d’accorder au village une enveloppe de 200 000 en contrepartie de la rétrocession du chemin Latéral. La municipalité en voulait 70 000 de plus. La SNCF est restée sur sa proposition.

Désormais l’accord est conclu et le passage à niveau sera condamné dans les semaines à venir. Les Aubinois, et plus spécialement les habitants des quatre maisons situées à proximité, devront changer leurs habitudes de circulation pour contourner ce chemin.

D’autres lieux dangereux

Un autre drame est survenu à Bouin-Plumoison, à deux kilomètres de là. Le 10 mars 2014, un TER a percuté un véhicule sur le passage à niveau 105, rue du Saint-Sacrement. À bord, un père de famille et sa fille de neuf ans. Ils s’en étaient sortis avec des blessures mais l’accident a poussé la municipalité à réagir : «
Ce type de voie ferrée représente un danger de mort
», avoue le maire, Jean-Pierre Deneuville. Un accord a même été trouvé avec la SNCF pour condamner le passage, en barrant la rue du Saint-Sacrement et en utilisant la rue du Marais pour laisser sortir les habitants.

Problème, cette solution aurait bloqué l’accès au cultivateur, propriétaire de six hectares derrière le passage à niveau. «
La SNCF devait réfléchir à une autre solution, mais nous n’avons plus de nouvelles de sa part depuis au moins huit mois, explique Jean-Pierre Deneuville. Le projet est au point mort pour le moment
».

La SNCF estime que ce passage à niveau est «
conforme à la règlementation
». Il n’est «
pas inscrit au programme de sécurisation national
». L’opérateur reconnaît que «
des discussions ont eu lieu avec la mairie par le passé
» mais ajoute : «
Aujourd’hui, nous n’avons pas de précisions à apporter à ce dossier
».

Et À Brimeux

Une fillette de 3 ans a également été percutée par un TER le 25 février dernier à Brimeux alors qu’elle cherchait son chien. Contrairement à Bouin-Plumoison et Aubin-Saint-Vaast, ce passage était protégé par des barrières : «
Cet accident n’est pas comparable, explique Régis Picque, le maire. C’est une enfant, elle n’avait pas conscience du danger. Mais le passage était gardé, tout comme les trois autres passages à niveau du village
». La fillette a survécu à ses blessures : un traumatisme crânien et des lésions.

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