Tout un jeu d’échecs

Tout un jeu d'échecs

Le gendarme Nivel était invité ce dimanche soir au stade de Lille. Une belle image 18 ans après son agression par des hooligans allemands. Mais une image que personne ne voudrait revoir avec un autre blessé dans vingt ans. Personne à part peut-être la centaine d’abrutis qui ont terni les premières journées de l’Euro de foot : des Russes, des Anglais et quelques membres de groupes radicaux français.

Le saccage du Vieux Port de Marseille est le résultat de tout un jeu d’échecs. Celui des forces de l’ordre françaises qui ont été débordées par ces hordes furieuses. C’est aussi la faillite des pays d’origine de ces supporters. Le Royaume-Uni a retiré le passeport de 2 000 de ses ressortissants pour les empêcher de traverser la Manche. Insuffisant, visiblement. Le flot d’alcool a fait ressurgir quelques réflexes chez les inventeurs du hooliganisme. Les Russes, quant à eux, ont repris avec succès le flambeau de la stupidité et de la violence. Moins nombreux, ils ont été les plus provocateurs, avec la volonté d’en découdre. Les autorités de Moscou n’ont certainement pas accompli, par manque d’expérience ou de volonté politique, le travail de pacification réalisé outre-Manche depuis trente ans.

Même si les casseurs ne représentent qu’une minorité des supporteurs, leur comportement rejaillit sur l’image de leur nation. La Russie, qui organisera la prochaine Coupe du monde, dans deux ans, a d’ailleurs vu une procédure disciplinaire ouverte à son encontre par l’UEFA.

Enfin, les instances du football, qui se font fort de prendre le contrôle des stades et de leurs alentours, n’ont pas su empêcher les débordements à l’intérieur même du Vélodrome, où les Russes ont réussi à rejoindre les Anglais.

Le sport n’a plus qu’à se reposer sur les autres images de fraternisation pour montrer qu’il est avant tout une fête. Et que non, le foot n’abrutit pas les m’urs.

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