RSA , le Département du Nord lance ses plates-formes de retour à l’emploi

Après Proch’emploi du côté du conseil régional, il va falloir s’habituer aux plates-formes pour l’emploi des allocataires du RSA proposé par le conseil départemental du Nord. Un département, c’est sa compétence, plus habitué à travailler sur l’accompagnement social des bénéficiaires du RSA que sur leur sortie du dispositif, compétence de Pôle Emploi. «
C’est un effort qu’on fait. On est dans une situation exceptionnelle de crise
».

Il est vrai que le nombre d’allocataires a augmenté de 21 % dans le Nord depuis 2011, atteignant aujourd’hui la barre des 150 000. Un chiffre qui pèse sur les finances du Département qui a payé, en 2015, 660 millions d’euros de RSA. Or, selon Olivier Henno, «
un certain nombre d’emplois sont mal pourvus. Clairement, si demain la CGPME ou le Medef nous dit à tel endroit il y a un besoin de pâtissiers et que nous avons des allocataires qui veulent être pâtissiers, on organisera les choses pour que rapidement les offres d’emploi puissent être pourvues
».

Pas un « pole emploi bis »

Concrètement, les acteurs économiques, sociaux et institutionnels réunis sur les huit plate-formes du Nord ont vocation a mieux partager les offres d’emploi et de formation. L’idée est de raccourcir le chemin entre l’allocataire du RSA et le travail. Pas un « Pôle emploi bis », puisque l’organisme est partenaire de la démarche. Mais bien, dans l’esprit, une arme de plus pour lutter contre le chômage, en particulier de longue durée. «
On a jamais tout essayé. Un tiers des allocataires sont disponibles tout de suite à l’emploi
», dit Jean-René Lecerf qui vante aussi le partenariat des organisations patronales locales et de quelques entreprises comme Engie (ex GDF-Suez).

Reste que l’ «
emploi ne se décrète pas
», comme l’a rappelé Yann Orpin, vice-président du Medef dans la métropole lilloise. «
On n’embauche que si on a des carnets de commandes.
» Manière de dire que si en matière d’emploi, on a jamais tout essayé, la balle est surtout dans le camp d’un hypothétique retour à une croissance plus forte.