Roland-Garros , pour Lucas Pouille le chemin est encore long

Roland-Garros , pour Lucas Pouille le chemin est encore long

Ce devait être une suite logique dans sa progression. Lucas Pouille avait brutalement accéléré la sienne ces derniers mois. Une demie à Rome en Masters 1000, une finale à Bucarest, trois victoires sur des top 10, un classement référence en débarquant à Paris (31e), il ne restait plus qu’à connaître, a minima et pour la première fois, un troisième tour en Grand Chelem. C’est raté.

« Je me suis mis beaucoup trop de pression. »

Resté près de deux heures dans les vestiaires avant de venir s’expliquer, le Nordiste a été broyé par l’attente : «
Cela a été très dur. Il y a beaucoup de déception. Il y a eu beaucoup de tension de mon côté et ça donne un match plus que moyen. Je n’ai pas encore fait tout le chemin sur le plan mental. Je me suis mis beaucoup trop de pression. J’étais favori. J’avais rarement eu ce statut.
»

Si le match de ce mercredi, contre Andrej Martin (80e), n’avait pas eu lieu à Roland-Garros, il aurait sans doute eu une autre physionomie. Le Slovaque et ses décalages en coup droit n’avaient pas fait un pli à Bergame, sur un Challenger et déjà sur terre battue, l’an dernier (6-3, 6-4). À la Porte d’Auteuil, sur un court nº 3 bien trop étriqué pour une tête de série française, l’événement a bien vite rattrapé le protégé d’Emmanuel Planque.

« Sa balle ne giclait pas »

Petit bras, absence de lucidité, précipitation, hésitations, les signes classiques d’un stress inhibant. Éric Winogradsky, responsable du haut niveau masculin à la fédération, les a également remarqués : «
Lucas a franchi des caps mais il lui en reste d’autres. Bien jouer en Grand Chelem en fait partie. Il a été tendu. Sa balle ne giclait pas. Il n’a jamais trouvé le relâchement. Une occasion est passée. Il y en aura d’autres.
»

Six services perdus, 43 fautes directes, un faible ratio au filet (12/28), un manque de réalisme sur les balles de break (2/12), les chiffres n’ont pas plus trompé que l’impression visuelle. Lucas Pouille va devoir les oublier : «
J’ai fait des erreurs de débutant, je me suis focalisé sur une faute d’arbitrage, je n’étais pas précis. C’est très frustrant.
» Andrej Martin, battu au dernier tour des qualifications, est lucky loser à Paris. Lucas Pouille l’avait été Rome. Chacun son tour.

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