Revivez le premier débat de la primaire de la droite

Revivez le premier débat de la primaire de la droite

C’est la fin de ce premier débat des candidats à la primaire de la droite, merci d’avoir été aussi nombreux à l’avoir suivi !

Le présentateur, Gilles Bouleau, conclut en faisant référence au format « peut-être un peu rigide » du débat.

Le débat touche à sa fin, les candidats sont invités à conclure en une minute.

Sur l’identité et l’immigration

Nathalie Kosciusko-Morizet : le droit d’asile fait partie de notre identité, mais la contrepartie c’est que les migrants doivent être renvoyés chez eux s’ils sont déboutés ;Jean-Frédéric Poisson veut suspendre le regroupement familial « à chaque fois que possible » en compensant avec une politique de codéveloppement plus énergique avec les pays d’Afrique ;Alain Juppé est pour une vision de la société française qui reflète notre diversité ;Bruno Le Maire préfère parler de « culture » plutôt que d' »identité » : la culture française n’est pas négociable ;François Fillon veut qu’un quota maximal d’accueil soit voté, chiffre au-delà duquel « on n’accueille plus personne » ;Nicolas Sarkozy veut suspendre le regroupement familial.

nous voilà bien incapables de vous répondre… Si ce n’est pour vous dire que c’est Jean-François Copé qui a établi un lien entre ces deux sujets.

« Sur la loi sur la burqa, je propose que toute personne qui ne la respecte pas se voit privée des allocations familiales », dit Nicolas Sarkozy. Une telle mesure ne concernerait presque personne.

effectivement, Nathalie Kosciusko-Morizet s’est moins exprimée que les autres candidats. Il lui reste près de cinq minutes de temps de parole sur 15, Nicolas Sarkozy a, lui, épuisé ses quinze minutes.

Sur le cannabis 

Jean-François Copé et Bruno Le Maire sont opposés à la dépénalisation, Nathalie Kosciusko-Morizet y est favorable.

Sur la laïcité 

Jean-Frédéric Poisson affirme que la loi de 1905 porte sur la neutralité de l’Etat « et pas autre chose » :

Je ne serai pas le chef de l’Etat qui rentrera dans une police du vêtement

Sur l’islam

Voici ce que Bruno Le Maire préconise pour « combattre l’islam politique » :

Le port de la burqa doit être un délitUne loi pour interdire le port du voile à l’université et aux guichets des préfectures

Sur la diplomatie 

Pour Alain Juppé, le fait que François Hollande ait dit au président russe Vladimir Poutine qu’il n’était pas le bienvenu en France n’est « pas digne » de la diplomatie française.

L’Elysée a fait savoir mardi « qu’une réunion de travail avec le président russe était possible sur la Syrie, à l’exclusion de tout autre événement » officiel.

Ce qu’ont dit les candidats sur les fichés « S »

Bruno Le Maire souhaite expulser les fichés « S » s’ils sont étrangers ;Alain Juppé préconise de laisser certains fichés « S » en liberté afin de les surveiller et démanteler les filières ;François Fillon veut retirer la nationalité à tous les Français qui combattent en Syrie et en Irak ;Nathalie Kosciusko-Morizet, en prenant l’exemple d’une mairie, veut laisser la possibilité aux recruteurs de demander si une personne sur le point d’être embauchée est fichée « S » ;Jean-Frédéric Poisson est opposé à l’incarcération des fichés « S », « quel que soit le motif »;Nicolas Sarkozy réclame l’internement des fichés S les plus dangereux.

Pour mémoire, il est désormais possible de condamner une personne pour consultation répétée de sites djihadistes :

Le débat porte désormais sur la lutte contre le terrorisme et les fichés « S ».

La présentatrice, Elizabeth Martichoux, évoque le livre des journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, dans lequel l’ex-secrétaire général de l’Elysée affirme que François Fillon a bien demandé à l’Elysée d’accélérer les procédures en cours contre Nicolas Sarkozy. François Fillon répond sèchement : « M. Jouyet ment. »

Nicolas Sarkozy dit avoir bénéficié de cinq non-lieux. En réalité, c’est moins. L’ancien chef de l’Etat a bénéficié de deux non-lieux : 

Dans l’affaire Bettencourt en 2013 ;Dans le dossier des pénalités payées par l’UMP dans le cadre de l’amende infligée à Nicolas Sarkozy après le retoquage de ses comptes de campagne.

Plusieurs autres procédures qui visaient l’ancien président de la République n’ont pas abouti, mais il n’a pas bénéficié de non-lieux dans ces autres affaires.

Nicolas Sarkozy : « Mon casier judiciaire, après 37 ans de vie politique, est vierge. Depuis cinq ans, je suis le Français qui a été le plus écouté, perquisitionné. Tout ça pour rien. Des heures de calomnie. »

Alain Juppé, qui a été condamné dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris : « Tout le monde connaît ma condamnation, on ne va pas refaire l’histoire. Il n’y a pas eu enrichissement personnel. Je ne dois pas être le bouc émissaire. C’est aux électeurs de décider si celle-ci me disqualifie. »

Et c’est à Bruno Le Maire qu’est posée la première question, qui porte sur sa volonté de rendre publics les casiers judiciaires des candidats.

je ne pense pas prendre trop de risques en vous répondant, cher Gilbert, que, non, ça n’est probablement pas que vous…

La première partie du débat, sur l’économie, est maintenant terminée, la seconde portera sur le régalien (l’identité et la sécurité).

Ce qu’ont dit les candidats sur l’âge de départ à la retraite 

Nicolas Sarkozy et Alain Juppé proposent de l’augmenter progressivement ;Nathalie Kosciusko-Morizet de passer à un système de retraites à points ;Bruno Le Maire de « supprimer tous les régimes spéciaux ».

Jean-François Copé dit être sur la même ligne qu’Alain Juppé sur la dépense publique et affirme avoir chiffré « 100 milliards d’euros » par an de diminution des dépenses dans son programme.

Pourtant, lorsque l’on regarde le chiffrage des propositions de son projet, on ne trouve que le chiffre de 47,4 milliards, assorti d’une hausse des dépenses de 27,2 milliards, soit une économie réelle de 20,2 milliards par an. Légère différence… A moins qu’il ne parle de « 100 milliards d’euros d’économies » au total des cinq ans Dans ce cas, il ne serait plus du tout sur la même ligne qu’Alain Juppé, qui prévoit bien 85 à 100 milliards d’euros d’économies annuelles.

Nicolas Sarkozy évoque le référendum, l’une de ses idées-phares. Mais il n’est pas le seul à promettre de telles consultations. Pourtant, plusieurs de ces référendums pourraient ne pas avoir lieu.

Effectivement la structure du débat, qui prévoit que chaque candidat ait le même temps de parole sur chaque sujet, ne permet pas réellement d’échanger. Cela rend par ailleurs les interventions relativement complexes pour les non-initiés. 

Bruno Le Maire défend sa volonté de supprimer l’aide médicale d’Etat (AME) : « Vous trouvez ça normal de rembourser les frais de santé d’une personne en situation irrégulière et de ne pas pouvoir le faire pour un Français « 

Ce qu’ont dit les candidats sur les impôts 

Nicolas Sarkozy propose de supprimer l’ISF et ne souhaite pas « qu’on baisse les impôts que pour la compétitivité des entreprises, il faut aussi agir pour les classes moyennes qui ont été matraquées » ;François Fillon préconise une baisse « très significative » des charges des entreprises. « La priorité doit être donnée à la compétitivité pour faire redémarrer l’économie » ;Alain Juppé propose 28 milliards d’euros net de baisse d’impôt : 60 % pour les entreprises, dont 30 % spécifiquement pour les PME ;Nathalie Kosciusko-Morizet ne souhaite pas supprimer l’ISF mais entend le « transformer en obligations d’investissements dans l’économie nationale ». Pour elle, l’impôt sur le revenu est « un système injuste et complexe », elle propose « un taux unique pour tout le monde avec un revenu de base pour tout le monde » ;Jean-François Copé veut augmenter la TVA de 3 % et baisser de 35 milliards d’euros les cotisations patronales et salariales. Il préconise aussi de ne pas « pointer du doigt les Français les plus fortunés ».

Selon Alain Juppé, « les Français travaillent bien, ils sont productifs, mais ils travaillent moins que les grands pays autour de nous. » En réalité, les études à ce sujet sont plus mesurées et donnent des résultats contradictoires.

Selon les statistiques d’Eurostat, les Français qui travaillent à temps plein se situent en queue de peloton au niveau européen en termes de temps de travail. 40,7 heures par semaine, c’est un peu moins que la moyenne européenne (41,5 heures) ou que l’Allemagne (41,7 heures et le Royaume-Uni). C’est néanmoins plus que l’Italie ou l’Allemagne (40,4 heures).

Mais si l’on inclut le travail à temps partiel, les Français sont alors plus actifs que la moyenne européenne (37,5 contre 37,2 heures). Même constat sur les travailleurs indépendants. La bonne productivité des salariés français, elle, ne se dément pas étude après étude.

Dans le détail : Temps de travail, retraites, fiscalité, ce que proposent les candidats en matière d’économie 

Nicolas Chapuis est chef du service politique au Monde 

Les candidats sont maintenant interrogés sur les 35 heures 

Jean-Frédéric Poisson dit qu’il faut « se méfier de la complexité » d’une opération de passage de 35 à 39 heures ;Nicolas Sarkozy dit qu’il ne sera pas « l’obsédé des 39 heures » comme « Martine Aubry a été l’obsédée des 35 heures ». Il ajoute que « si la fonction publique ne passe pas à 39 heures, elles seront la référence » ;Bruno Le Maire : « les 35 heures ont fait perdre le sens du travail dans notre pays. » Il préconise que chaque entreprise négocie avec ses salariés le temps de travail le plus adapté ;François Fillon veut « supprimer la durée légale du travail, qui ne sert qu’à déclencher des heures supplémentaires » ;

Quinze ans après leur entrée en vigueur, les 35 heures restent une durée plus théorique que réelle :

Les positions des candidats sur le chômage 

François Fillon propose « un véritable choc ». « Je mise tout sur la baisse des charges de 40 miliards, sur tous les niveaux de salaires » ;Bruno Le Maire propose de privatiser Pôle emploi ;Jean-François Copé, tout comme Alain Juppé, de rendre dégressives les allocations chômage ;Nathalie Kosciusko-Morizet insiste sur les emplois indépendants qui sont « l’avenir ».

Alain Juppé propose de rendre les allocations chômage dégressives. C’est en fait un incontournable des programmes des candidats à la primaire de la droite : à l’exception de Jean-Frédéric Poisson, tous les candidats sont favorables à cette idée. A quelques détails près, les mesures qu’ils envisagent sur ce point sont identiques.

La question préliminaire porte sur la participation d’électeurs de gauche à la primaire de la droite. Alain Juppé insiste : « C’est une primaire ouverte. » Nicolas Sarkozy estime, lui, que la primaire peut être ouverte, mais à condition que les électeurs fassent un choix « sincère et loyal » et « se reconnaissent dans les valeurs de la droite ».

Et Enfin François Fillon : « Je veux être le président du courage, de l’action et de l’honnêteté pour que les Français puissent retrouver la foi dans leur avenir. »

Jean-Frédéric Poisson : « En 2017 la France joue sans doute sa dernière chance, mais ne méprisons pas nos enjeux de civilisation. Retrouvons le bon sens sur la famille, l’agriculture, l’économie et le travail. »

Nathalie Kosciusko-Morizet, la seule femme candidate comme le fait remarquer le présentateur : « Je veux accompagner le changement, pour qu’il profite au plus grand nombre. »

Bruno Le Maire : « Notre système politique est à bout de souffle ; c’est un miracle que la France tienne encore debout. Vous, entrepreneurs, agriculteurs, médecins, enseignants, créateurs d’entreprises, vous m’avez impressionné, je mesure votre soif de renouveau et le choix de la primaire est bien là. »

Au tour de Nicolas Sarkozy : « Pour que la France redevienne la grande nation qu’elle est, que les Français se disent : ‘il y a une chance de lutter contre le déclassement.' »

Jean-François Copé insiste sur sa volonté de réformer par ordonnances pour ne « plus reculer ». Il n’est pas le seul sur cette ligne : mis à part l’ex-président de l’UMP, Alain Juppé et Bruno Le Maire proposent d’utiliser cette procédure, qui permet de prendre des mesures qui entrent en vigueur dès leur publication, pour faire passer de grandes réformes dès le début du mandat. Les ordonnances ne sont néanmoins pas une solution miracle pour réformer : elles demandent d’avoir été habilitées par le Parlement, et n’ont valeur législative que si elles sont ratifiées par celui-ci par la suite.

Alain Juppé répond à la même question : « Je veux d’abord restaurer l’autorité de l’Etat et la dignité de la fonction présidentielle. [Il faut] un Etat fort contre le terrorisme et l’immigration illégale, éliminer le fléau du chômage, lever les obstacles à la création d’emplois ; rénover en profondeur de notre système de formation. »

Il dit avoir espéré la rupture, qui n’a pas eu lieu sous Nicolas Sarkozy. « J’ai alors vu la gauche faire n’importe quoi pendant cinq ans. J’ai décidé de prendre le flambeau de la rupture. »

Par tirage au sort, Jean-François Copé est le premier à répondre.

Première question posée aux candidats : pourquoi voulez-vous devenir président de la République

Votre proposition semble difficile à mettre en oeuvre. En effet, si un candidat élu venait à ne pas respecter tout ou partie de ses engagements, il pourrait aisément plaider la bonne foi par la suite (par exemple, argumenter sur le fait de ne pas avoir les moyens suffisants pour respecter telle ou telle promesse). Un tel délit serait donc très difficile à caractériser en termes de droit.

Le débat est sur le point de débuter.

Le lancement de l’émission était prévu à 21 heures sur la chaîne de télévision TF1, et nous en sommes encore aux messages en couleur, comme on le dit des publicités. Notre vigilance est déjà maximale.

Le débat va débuter dans quelques minutes, voici le b.a-ba de son déroulement :

Il durera deux heuresIl portera sur deux sujets : l’économie et le régalienLes participants auront un droit de suite, qui sera décompté de leur temps de paroleJean-François Copé interviendra le premier, Alain Juppé le dernierUn public de 130 personnes assistera à l’émission

La discussion avec nos journalistes Alexandre Lemarié et Matthieu Goar est maintenant terminée, merci à tous pour vos nombreuses questions !

Matthieu Goar : Les candidats vont essayer de parler à toutes les catégories de la population. Mais la jeunesse est toujours un thème important des campagnes électorales car cela permet de parler de l’avenir du pays. Alain Juppé en a fait un axe majeur de sa campagne, comme François Hollande en 2012. Mais ce ne sont pas les jeunes qui feront l’élection. Selon certains sondages, plus de la moitié des gens qui se disent intéressés par la primaire ont plus de 60 ans.

Avec cette question, nous terminons ce tchat. Alexandre et moi vous remercions pour vos questions. Bon débat à tous. 

Matthieu Goar : Nathalie Kosciusko-Morizet veut apparaître comme une personnalité plus moderne que ses rivaux. Son programme met en avant l’ubérisation de l’économie, la démocratie participative avec la création d’une chambre des citoyens où les Français pourraient proposer des lois par Internet ou la suppression de la fonction de premier ministre. Elle a peu de chances d’accéder au second tour mais elle pourrait faire alliance avec Alain Juppé, qui l’a aidée à avoir ses parrainages.  

Qui semble pouvoir tirer le plus parti de ce débat’ Pour quelles raisons’GregFromUSAà 20:06

Alexandre Lemarié : Tous sauf Juppé. Ce dernier est le favori et n’a pas intérêt à prendre trop de risques. Sarkozy, lui, a intérêt à attaquer pour remonter son retard sur le maire de Bordeaux. Les challengers Fillon et Le Maire doivent aussi marquer des points pour espérer chambouler le duel annoncé entre M. Sarkozy et M. Juppé. Quant aux « petits » candidats, comme Copé, NKM et Poisson, ils ont tout à gagner à présenter leurs idées et à se montrer offensifs. 

Copé n’a aucune chance. Quel est son objectif lors de cette primaire jockasseà 20:00

Alexandre Lemarié : Son objectif est double : laver son honneur après avoir été mis en cause dans l’affaire Bygmalion et rester dans le paysage pour espérer jouer les tous premiers rôles, à droite, en 2022. En dehors de ces objectifs globaux, Jean-François Copé ne le cache pas : il est déterminé à régler ses comptes avec Nicolas Sarkozy car il n’a jamais digéré que ce dernier l’ait chargé devant les enquêteurs en septembre 2015 dans l’enquête sur l’affaire Bygmalion. C’est ce qu’il devrait faire ce soir. 

Lire cet article : Débat de la primaire à droite : Jean-François Copé vise Nicolas Sarkozy pour laver son honneur

Qui est le candidat le plus libéral parmi les 7 Rayà 19:46

Alexandre Lemarié : C’est sans conteste François Fillon, qui propose un projet de « rupture » très libéral. Il propose notamment la retraite à 65 ans, 50 milliards de baisse de charges pour les entreprises, la suppression de 600 000 postes de fonctionnaires… Sur les 35 heures, il est celui qui va le plus loin, en s’engageant à laisser une liberté totale aux entreprises pour négocier le temps de travail, dans la limite d’une durée maximale de 48 heures

Pourquoi le point de vue des candidats à la primaire LR différent autant sur la position face à Poutine et a la Russie …Philophilà 19:30

Alexandre Lemarié : Nombreux chez Les Républicains (LR), les souverainistes voient dans l’alliance avec Moscou le moyen de lutter contre « l’impérialisme américain » ou la soumission à Bruxelles. Ils empruntent leurs références au gaullisme. Nicolas Sarkozy et François Fillon sont notamment partisans d’un rapprochement avec Moscou, alors qu’Alain Juppé prône davantage de fermeté avec la Russie. 

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