Qui sont les 2 % de Français qui vont au travail à vélo ‘

Qui sont les 2 % de Français qui vont au travail à vélo '

Seuls 2 % des actifs pédalent pour aller au travail, même pour des courts trajets. Ce sont surtout des hommes, cadres, habitant en ville.

Même pour les courts trajets, la voiture reste reine

Premier enseignement de cette étude, qui s’appuie sur les chiffres du recensement : la voiture reste de loin le mode de déplacement le plus utilisé par les travailleurs, avec 70 % des déplacements en moyenne, loin devant les transports en commun (14,8 %). Vélo et deux-roues motorisés sont à parts égales, à 1,9 % chacun.

Plus étonnant : même sur un trajet de moins d’un kilomètre, plus de la moitié des Français choisissent la voiture (58 %), suivi de la marche à pied. Le vélo ne représente que 4,3 % des déplacements courts.

C’est finalement pour les trajets de taille intermédiaire (entre 3 et 4 kilomètres) que la bicyclette devient « compétitive » par rapport à la marche à pied notamment, et parvient alors à séduire un travailleur sur vingt.

Vélos et motos séduisent surtout les hommes

Chevaucher un deux-roues serait-il l’apanage des hommes ‘ L’enquête de l’Insee fait apparaître un décalage entre les sexes en matière de transport. Déjà net pour la bicyclette (1,5 % de femmes contre 2,4 % d’hommes), l’écart est encore plus important pour les motos et scooters (0,6 % de femmes contre 3,2 % d’hommes).

De manière plus générale, les femmes utilisent davantage la marche à pied et les transports en commun, alors que les hommes privilégient la voiture.

Des cyclistes de tous âges

Si la différence hommes-femmes est marquante, l’âge joue peu dans le choix d’aller travailler à vélo. La part de cyclistes reste relativement stable à toutes les étapes de la vie, contrairement aux automobilistes, logiquement moins nombreux parmi les jeunes qui n’ont pas tous obtenu leur permis de conduire.

Un transport prisé par les cadres 

L’image d’Epinal de l’ouvrier se rendant à l’usine à bicyclette semble à ranger au rayon des souvenirs. Malgré son faible coût, le vélo n’est pas réellement un moyen de transport populaire. Selon l’Insee, il est surtout prisé des cadres et employés, alors qu’il séduit une très faible proportion d’ouvriers, artisans ou commerçants. L’éloignement des usines et centres commerciaux ainsi que les horaires décalés peuvent expliquer en partie cette désaffection.

L’Insee précise même que les actifs qui ont le plus recours au vélo travaillent dans les secteurs des arts et spectacles, de l’administration, de l’enseignement ou de l’information et communication.

Autre chiffre significatif : la part de la bicyclette augmente proportionnellement au niveau d’études. Seuls 1,6 % des travailleurs de niveau bac roulent à vélo, contre 3,5 % des titulaires d’un bac + 5 et 5,1 % des doctorants.

Davantage de cyclistes dans les grandes villes et en Alsace

Adapté aux trajets de quelques kilomètres, le vélo séduit en priorité les travailleurs situés en ville ou dans de grands pôles d’emploi. La part des cyclistes parmi les actifs est directement proportionnelle à la taille de leur commune, à l’exception de Paris, où seulement 4 % des travailleurs utilisent le vélo. A Strasbourg, ce chiffre atteint même 16 %, suivi de 15,2 % à Grenoble, et 11,8 % à Bordeaux.

Au niveau national, on retrouve cette surreprésentation des cyclistes dans les départements dotés d’une grande métropole, hormis dans le sud de la France. Les champions du vélo sont incontestablement les Alsaciens, suivis des habitants de Guyane.

Les Français loin de la moyenne européenne

Si les Alsaciens sont si enclins à pédaler, est-ce en raison de leur proximité avec l’Allemagne ‘ Outre-Rhin, la bicyclette est plus fréquemment utilisée qu’en France comme moyen de transport. Selon une étude réalisée par la Commission européenne, non pas sur les déplacements des actifs mais sur les trajets de la vie quotidienne, l’usage du vélo atteint une moyenne de 7 % dans l’Union européenne (et jusqu’à 31,2 % aux Pays-Bas), contre seulement 2,8 % dans l’Hexagone.

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