Quelles sont les futures figures de l’administration Trump ‘

Quelles sont les futures figures de l'administration Trump '

Le président élu américain a déjà proposé plusieurs noms pour les postes clés de son futur gouvernement. Ceux-ci devront être approuvés par le Sénat en janvier.

Depuis son élection, il y a un mois, le 8 novembre, Donald Trump, et son vice-président Mike Pence, composent la future équipe qui siègera à Washington dès le 20 janvier. Les deux hommes ont rencontré plus de 70 candidats potentiels et se plaisent à entretenir le suspense sur certaines nominations.

Ils doivent renouveler plus de 3 600 postes administratifs. Selon le décompte du Washington Post, il reste, au 8 décembre, à nommer 646 des 662 postes clés de la future administration. Parmi eux, le poste majeur de secrétaire d’Etat : Donald Trump devrait annoncer la semaine prochaine le nom de celui ou celle qui remplacera John Kerry à ce poste.

Ces nominations devront être confirmées par le Sénat, contrôlé par les républicains, après l’entrée en fonction du nouveau Congrès, le 3 janvier, soit deux semaines avant l’investiture de M. Trump à la Maison Blanche.

Qui le magnat de l’immobilier a-t-il choisi jusqu’ici

Les « élites » de la finance et du monde des affaires :

Donald Trump n’a cessé de dénoncer « les élites de la finance » lors de sa campagne. L’équipe gouvernementale devrait faire la part belle aux hommes et femmes d’affaires, souvent multimillionnaires.

Secrétaire au commerce

Agé de 78 ans et l’une des figures de Wall Street, Wilbur Ross a été choisi comme ministre du commerce. Fondateur d’un fonds d’investissement dans les entreprises non cotées, sa fortune est estimée par le magazine Forbes à environ 2,5 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros). Ce collectionneur de toiles de maîtres, qui a longtemps travaillé pour la banque Rothschild, a gagné son surnom de « Roi de la faillite » en rachetant pour une bouchée de pain des fabricants d’acier, des entreprises textiles et des mines de charbon. Il les a ensuite revendus à bon prix après les avoir restructurés, procédant, entre autres, à des milliers de licenciements.

Il a participé à l’élaboration des propositions de M. Trump en matière commerciale durant la campagne électorale, notamment en ce qui concerne la dénonciation de l’accord de libre-échange nord-américain et de l’entrée de la Chine au sein de l’Organisation mondiale du commerce. Son adjoint, s’il est confirmé par le Sénat, devrait être Todd Ricketts, le copropriétaire de l’équipe de baseball des Chicago Cubs.

Secrétaire au trésor

M. Trump a choisi Steven Mnuchin, ancien de Goldman Sachs et directeur financier de sa campagne électorale, pour le poste de secrétaire au Trésor. Le nouveau grand argentier a fait fortune en rachetant la banque californienne IndyMac pendant la crise financière de 2008 avant de la revendre quelques années plus tard, dégageant une plus-value de près de 2 milliards de dollars. Sa fortune personnelle est évaluée à 40 millions de dollars.

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Ministre de l’éducation

Cette richissime philanthrope conservatrice et farouche partisane du droit à choisir entre école publique, privée ou enseignement à la maison,dirigera le ministère de l’éducation. Ardente républicaine de 58 ans, elle est mariée à Dick DeVos, l’un des héritiers de Richard DeVos et 88e fortune américaine au classement Forbes avec 5,1 milliards de dollars. Le magazine américain explique que les époux DeVos donnent chaque année des sommes conséquentes à des organisations chrétiennes et conservatrices comme Focus on the Family, The American Enterprise Institute, un centre de réflexion libéral et aussi l’ultraconservatrice Heritage Foundation.

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A la tête de la Small Business Administration

M. Trump a nommé la femme d’affaires Linda McMahon pour diriger la Small Business Administration (SBA). Cet organisme gouvernemental indépendant d’aide, de conseils et de protection des petites entreprises chapeaute quelque 28 millions de sociétés, qui emploient près de la moitié des travailleurs du secteur privé américain. Mme McMahon, 68 ans, a notamment dirigé entre 1994 et 2010 la World Wrestling Entertainment (WWE), entreprise spécialisée dans l’organisation de matches de catch. Le milliardaire Vince McMahon, auquel elle est mariée depuis cinquante ans, s’était battu avec M. Trump lors d’un show télévisé en 2007.

Ministre du travail

C’est un dirigeant de chaîne de restauration rapide que M. Trump a choisi, jeudi 8 décembre, pour diriger le département du travail. Andy Puzder, PDG de CKE Restaurants, la maison mère des enseignes Carl’s Jr. et Hardee’s, était l’un des conseillers de M. Trump pendant la campagne présidentielle. Il s’est imposé ces dernières années comme un farouche adversaire du relèvement du salaire minimum, de l’amélioration des conditions de travail des salariés dans la restauration et de la généralisation de la couverture santé.

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Les conservateurs :

Ministre de la santé

La nomination de ce républicain antiavortement et farouche opposant à la réforme de l’assurance-maladie Obamacare, qui vise à offrir une couverture santé à des millions de personnes sans ressources, a provoqué des réactions indignées à gauche. Tom Price siège pour l’Etat de Géorgie à la Chambre des représentants depuis 2004. Il a travaillé pendant vingt ans dans le secteur privé comme chirurgien orthopédique.

Ministre du logement et de l’urbanisme

Cet ancien neurochirurgien ultraconservateur, de confession évangélique, avait été l’un des adversaires de M. Trump dans la course à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle. Agé de 65 ans, il est le premier Noir américain à entrer dans l’administration de M. Trump. Comme le milliardaire, il n’a jamais exercé de mandat politique. Orateur très recherché par les ultraconservateurs, il a cultivé lors de sa campagne pour la Maison Blanche le « politiquement incorrect » et scandalisé par des déclarations provocatrices sur l’homosexualité, l’esclavage, l’Holocauste, les armes ou encore la compatibilité de l’islam avec la Constitution américaine.

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Ministre de la justice

Hostile à l’avortement, au mariage homosexuel et surtout opposé depuis longtemps à toute forme de régularisation des sans-papiers présents sur le sol américain, Jeff Sessions est classé parmi les membres les plus conservateurs du Congrès. Cet élu de l’Alabama, apprécié des ultraconservateurs du Tea Party, avait été le premier sénateur républicain à soutenir M. Trump durant la campagne.

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Directeur de l’Agence de protection de l’environnement

M. Trump a nommé, le 7 décembre, un climatosceptique assumé, Scott Pruitt, à la tête de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). Le ministre républicain de la justice de l’Oklahoma, Etat qui tire 50 % de ses richesses de l’exploitation pétrolière, est devenu, en quelques années, le bras armé des compagnies pétrolières pour tenter d’infléchir la politique de l’actuelle administration visant à réguler l’extraction énergétique. Il est également critiqué pour ses liens avec le lobby de l’énergie.

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Directeur de la CIA

Mike Pompeo, représentant républicain du Kansas et proche du vice-président élu Mike Pence, prendra les commandes de la CIA, sous réserve d’une confirmation par le Sénat. Au Congrès, il a notamment participé à la commission du renseignement et défendu des convictions orthodoxes au sein de sa formation politique, contre l’avortement ou l’encadrement du marché des armes. Conservateur fiscal, il soutient en 2013 la « fermeture » (shut down) du gouvernement fédéral.

M. Pompeo a, en outre, apporté son soutien aux programmes de surveillance de la National Security Agency et a jugé que le lanceur d’alerte Edward Snowden, ancien analyste de l’agence qui a dévoilé ces programmes et qui est réfugié en Russie, mérite la peine de mort pour trahison.

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Les anciens militaires :

Il devrait y avoir au moins trois anciens généraux dans la future administration Trump. Une situation inédite, qui commence à soulever des inquiétudes politiques, notamment côté démocrate.

Conseiller à la sécurité nationale

M. Trump a commencé par nommer le général Michael Flynn, ancien chef du renseignement militaire, comme conseiller à la sécurité nationale. Ses missions successives en Irak et en Afghanistan l’ont convaincu d’un impératif absolu : la lutte contre le djihadisme. Mais sa conviction de la résilience des djihadistes, l’avait placé en porte-à-faux avec l’administration Obama le conduisant à une retraite anticipée, en 2014. Il avait aussi exprimé une certaine ambiguïté à propos du simulacre de noyade, une technique d’interrogatoire assimilée à de la torture. Sa nomination n’a pas besoin d’être confirmée par le Sénat.

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Ministre de la défense

A 66 ans, James Mattis sera, si le Sénat accepte sa désignation, le premier ex-général à diriger le Pentagone depuis 1950. Figure de l’armée américaine connue pour son franc-parler mais aussi son goût de la lecture et de l’histoire militaire, il a commandé sur les champs de bataille, en Irak et en Afghanistan, des missions qui lui ont valu son surnom de « mad dog », l’enragé.

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Ministre de la sécurité intérieure

Autre ancien général respecté, John Kelly a été choisi par M. Trump pour diriger le département de la sécurité intérieure. Créé après les attaques du 11-Septembre, M. Kelly supervisera plusieurs organismes dont les services secrets, la garde côtière (coast guard), les douanes et la protection des frontières.

Les profils moins atypiques :

Ministre des transports

M. Trump a nommé Elaine Chao au secrétariat aux transports. Agée de 63 ans, elle fut secrétaire au travail au cours des huit années passées par George W. Bush à la Maison Blanche. Elaine Chao siège au conseil d’administration d’Ingersoll Rand, News Corp et Vulcan Materials. Elle est par ailleurs l’épouse de Mitch McConnell, chef de file de la majorité républicaine au Sénat.

Ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU

M. Trump a choisi la gouverneure de Caroline du Sud pour être la nouvelle représentante permanente des Etats-Unis auprès des Nations unies. Fille d’immigrants venus d’Inde, l’élue républicaine, qui est âgée de 44 ans, et n’a que très peu d’expérience des affaires internationales, a soutenu deux rivaux de Trump durant la campagne des primaires avant de se rallier à lui du bout des lèvres.

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Ambassadeur des Etats-Unis en Chine

Le gouverneur de l’Iowa a été choisi pour devenir le prochain ambassadeur des Etats-Unis en Chine. L’agence Bloomberg l’a présenté comme un « ami » du président Xi Jinping. Les relations entre M. Trump et Pékin n’ont cependant pas commencé de la meilleure façon, le président élu ayant eu un entretien avec la présidente de Taïwan, Tsaï Ing-wen, qui a provoqué la colère chinoise.

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