Premier meeting politique pour Emmanuel Macron et son mouvement En Marche !

Premier meeting politique pour Emmanuel Macron et son mouvement En Marche !

Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, tient le premier meeting de son mouvement En marche !, mardi 12 juillet au soir. Il espère faire une démonstration de force et rassembler près de 2 000 personnes à la Maison de la Mutualité, à Paris. Et ce, tout juste deux jours avant la traditionnelle interview du chef de l’Etat le 14 juillet.

L’ex-banquier, devenu conseiller du président François Hollande, puis ministre, s’est émancipé début avril : il a créé son propre mouvement et promis de construire une offre politique nouvelle. Depuis, il laisse planer le doute. Sortira-t-il du gouvernement ‘ Se présentera-t-il à la présidentielle de 2017 ‘

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Allocution attendue

Ce soir encore, son allocution est attendue, les observateurs scrutant le moindre indice pouvant être révélateur de ses ambitions politiques. Mais, ce soir encore, il semble que le principal intéressé ne devrait pas en dire plus sur ses intentions.

Selon son entourage, il n’y aura « pas d’annonce personnelle » : pas de déclaration de candidature à attendre, ni de sortie du gouvernement. Le ministre s’est fixé un calendrier. Jusqu’à la fin de l’été, c’est la phase de « diagnostic », puis les « propositions », en octobre, et ensuite seulement les « questions de personnes ».

M. Macron, qui n’a pas sa carte au Parti socialiste (PS), ne devrait pas pour autant être candidat face à François Hollande, faisant plutôt le pari, selon plusieurs proches, que le président ne se représentera pas. Mardi après-midi avant les questions au Sénat, le premier ministre Manuel Valls a laconiquement exprimé son agacement au sujet du meeting de M. Macron. Il est « temps que tout cela s’arrête », a-t-il jugé.

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Six mois de doute

Depuis six mois, le ministre a multiplié les prises de position allant à l’encontre de la ligne du gouvernement, tout en alimentant les doutes quant à ses intentions pour 2017 :

De passage à Londres, en Angleterre, il affirme le 14 avril qu’être candidat à la présidentielle n’est « aujourd’hui pas [s] a priorité » ;Au lendemain d’un déplacement à Chartres (Eure-et-Loire) avec François Hollande, il marque une nouvelle fois son émancipation vis-à-vis du gouvernement le 22 avril, affirmant ne pas être « l’obligé » du président ;Le 8 mai, dans un discours parsemé d’allusions à sa propre trajectoire, le ministre de l’économie salue la figure héroïque de Jeanne d’Arc qui a « fendu le système » ;Le 17 juin, il déclare à nouveau, sur RTL, ne pas être candidat. Il assure que sa place est au gouvernement, tout en se disant insatisfait de l’offre politique ;Lors d’une rencontre avec le « Club Bourbon », le 28 juin, il affirme en petit comité que s’il avait voulu soutenir François Hollande, il serait « devenu son directeur de campagne » ;Samedi dernier, sur la route du Tour de France, il file la métaphore cycliste et affirme vouloir le « maillot jaune ».

500 000 euros récoltés fin mai

En tout cas, ce mardi à partir de 19 heures, le ministre devrait s’exprimer devant une audience de 2 000 personnes à la Mutualité, en présence d’une « trentaine de parlementaires », dont sa « garde rapprochée » : le maire de Lyon, Gérard Collomb, le sénateur François Patriat, les députés Richard Ferrand, Arnaud Leroy, Stéphane Travert et Corinne Erhel, tous socialistes. Il s’agit, selon François Patriat de montrer que « le mouvement existe, qu’il est structuré ». En Marche ! revendique « plus de 50 000 adhérents ».

Devraient suivre, selon M. Collomb, une « tournée en province durant toutes les vacances d’été », avec des « meetings dans les villes », et un « grand rassemblement fin août (‘) du côté de Bordeaux », puis, les 23 et 24 septembre un « colloque des réformistes européens et mondiaux » à Lyon.

Fin juillet devrait s’achever la grande campagne de porte-à-porte, dont l’objectif affiché est de frapper à 100 000 portes pour nourrir le « diagnostic » sur l’état du pays que veut établir le ministre, en travaillant également avec des universitaires. Le mouvement présentera ensuite en octobre ses propositions, avec l’espoir de peser dans le débat pour la présidentielle.

Mais le ministre ne semble guère avoir pour l’instant les moyens financiers d’une candidature : selon son entourage, son mouvement avait récolté fin mai 500 000 euros.

Malmené dans les sondages

Après un lancement en fanfare le 6 avril, le mouvement En marche ! semble patiner depuis plusieurs semaines. Le temps où Emmanuel Macron était le ministre le plus populaire du gouvernement paraît déjà loin.

Le ministre de l’économie est malmené dans les sondages après l’épisode malheureux du « costard » fin mai à Lunel, dans l’Hérault. Il avait alors asséné à un militant anti-loi travail que « la meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler ».

Quelques jours plus tard, et les révélations sur son impôt sur la fortune, M. Macron a désorienté ses soutiens en restant au gouvernement. Début juin, il était accueilli par des jets d »ufs lors d’une visite en Seine-Saint-Denis. Mardi matin, on lisait dans l’Est Républicain : « à la fois de droite et de gauche, au gouvernement et sur ses propres lignes, Emmanuel Macron a fini par lasser jusqu’à ses soutiens ».

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