Pour le patron de la DGSI la France est le pays  le plus menacé  par l’Etat islamique

Pour le patron de la DGSI la France est le pays  le plus menacé  par l'Etat islamique

La France est aujourd’hui « clairement » le pays « le plus menacé », aussi bien par l’organisation Etat islamique (EI) que par Al-Qaida, qui « veut redorer son blason » et ses déclinaisons régionales au Maghreb et dans la péninsule Arabique, a prévenu le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Une prise de parole rare pour Patrick Calvar, le patron des services de renseignement français, auditionné le 10 mai par la commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale. Le compte-rendu de cette séance a été rendu public mercredi 18 mai.

« Nous savons que Daech [acronyme arabe de l’EI] planifie de nouvelles attaques, en utilisant des combattants sur zone, en empruntant les routes qui facilitent l’accès à notre territoire, et que la France est clairement visée, a expliqué M. Calvar. Daech se trouve dans une situation qui l’amènera à essayer de frapper le plus rapidement possible et le plus fort possible : l’organisation rencontre des difficultés militaires sur le terrain et va donc vouloir faire diversion et se venger des frappes de la coalition. »

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Une « nouvelle forme d’attaque »

Selon le directeur général de la sécurité intérieure, si les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis ont été perpétrés « par des kamikazes et des gens armés de kalachnikov », le pays pourrait à l’avenir être confronté à « une nouvelle forme d’attaque : une campagne terroriste caractérisée par le dépôt d’engins explosifs dans des lieux où est rassemblée une foule importante, ce type d’action étant multiplié pour créer un climat de panique. » Des déclarations qui interviennent un peu moins d’un mois avant le début de l’Euro de football en France.

Si une « stagnation des départs » vers la zone syro-irakienne est relevée, Patrick Calvar constate à l’inverse « davantage d’intentions de retour sur notre sol mais qui sont entravées par la politique de Daech qui considère (‘) les intéressés comme des traîtres à exécuter immédiatement ».

Autre problème, celui des quelque 400 mineurs qui se trouvent actuellement dans cette région. « Les deux tiers sont partis avec leurs parents, le tiers restant étant composé d’enfants nés sur place et qui ont donc moins de quatre ans », a-t-il détaillé. Outre les problèmes de « légalité » à leur retour en France, Patrick Calvar pointe « les réels problèmes de sécurité car ces enfants sont entraînés, instrumentalisés par Daech », comme l’a montré récemment une vidéo diffusée par l’Etat islamique. « Ces enfants sont ainsi conditionnés. Ils s’entraînent aux armes à feu », a-t-il expliqué, affirmant disposer de « vidéos montrant des enfants qui exécutent des prisonniers ».

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