Pongistes de tous les pays (ré)unissez-vous !

Pongistes de tous les pays (ré)unissez-vous !

Le Monde
| 26.05.2016 à 17h14
Mis à jour le
27.05.2016 à 18h31
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Par Adrien Pécout

Si le site Internet de l’AS Pontoise-Cergy tennis de table propose aussi une version anglaise et une déclinaison chinoise, c’est bien pour une raison. Déjà double champion de France en titre, champion d’Europe il y a deux ans, le club pourra encore compter sur son « internationale » du ping-pong, dimanche 29 mai (à partir de 16 h 45), dans le Hall omnisports Philippe-Hémet, où se jouera la manche retour de la finale de la Ligue des champions face à Eslöv, club suédois qui l’a emporté 3-1 à l’aller.

Dans ses rangs, un Chinois (Jian Jun Wang), un Portugais (Marcos Freitas), un Suédois (Kristian Karlsson) et un Français (Tristan Flore). « Le championnat de France est devenu l’un des meilleurs du monde, le deuxième, je pense, derrière la Chine, estime Marcos Freitas, numéro 12 mondial, cinq ans d’ancienneté dans le club de banlieue parisienne. Si tu regardes dans chaque équipe du championnat de France, il y a maintenant au moins deux ou trois joueurs étrangers. Le ping-pong, c’est un petit monde, il est facile de contacter les uns et les autres. »

Sans commune mesure avec les footballeurs du Real et de l’Atlético Madrid, qui disputeront samedi « leur » finale de Ligue des champions, mais Tristan Flore ose quand même la comparaison : « Ce qui est sympa, quand tu regardes une équipe de foot comme celle du Real, c’est que tu as les meilleurs joueurs de chaque pays. Et là, c’est pareil, dans mon club, tu as le numéro 1 portugais, le numéro 1 suédois’ En France, les clubs de tennis de table ont un peu de sous, donc les meilleurs joueurs viennent. » Le salaire ‘ « Il peut aller de moins de 3 000 euros à 10 000 euros par mois », assure le président du club francilien, Lias Boughanem, qui dispose d’un budget annuel de 500 000 euros.

« Ce ne sont pas des mercenaires »

Sur la veste de survêtement de Christian Adam, l’entraîneur, s’affichent quelques soutiens du club : l’agglomération de Cergy-Pontoise ou encore le département du Val-d’Oise. Ils apportent des sommes auxquelles s’ajoutent, pour chacun des joueurs, les aides des fabricants de raquettes. « Il y a un réel marché autour de ça, ­rappelle Christian Adam. Il faut savoir qu’en France des millions de personnes jouent au ping-pong pour le loisir. Et même les joueurs du plus bas niveau départemental vont regarder avec quelle raquette jouent Tristan, Marcos, etc. »

Ces « vedettes » se retrouvent le week-end dans les gymnases français (les matchs de championnat étant diffusés en direct sur’ le site Internet Dailymotion), mais passent le reste du temps à l’étranger. Marcos Freitas vit en Autriche, où il s’entraîne toute l’année dans un centre privé. Jian Jun Wang, en Belgique. Kristian Karlsson, en Suède. Seul Tristan Flore reste en France, mais à l’Institut national du sport, au c’ur du bois de Vincennes. Regret de Lias Boughanem : « Nous n’avons pas encore assez de structures pour créer un centre d’entraînement qui ­permette de les garder toute la semaine avec nous. »

Malgré ces va-et-vient, Christian Adam reste confiant avant le match de dimanche après-midi à Pontoise, où devraient converger 900 supporteurs du club : « Ce qui est important, c’est que nos joueurs ne sont pas des mercenaires, ils restent proches du public et viennent manger chez moi avant les matchs, explique-t-il, la main sur le c’ur. Ils ne se prennent pas pour des stars. » Hormis le Chinois, tous participeront aussi aux Jeux olympiques 2016 de Rio de Janeiro. L’occasion, somme toute, d’un voyage de plus.

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