Plus de 25 morts lors d’une nouvelle mutinerie dans une prison brésilienne

Plus de 25 morts lors d'une nouvelle mutinerie dans une prison brésilienne

L’émeute dans une prison du nord-est serait liée à une guerre des gangs pour le contrôle du trafic de cocaïne. Les violences carcérales ont déjà fait une centaine de morts en 2017.

La police est intervenue à bord de véhicules blindés, dimanche 15 janvier, pour mettre fin à quatorze heures de violence dans la prison d’Alcaçuz, dans le nord-est du Brésil. Le bilan de la mutinerie serait de 26 morts, selon le bureau chargé de la sécurité publique de l’Etat de Rio Grande do Norte. L’émeute a commencé lorsque des détenus, vraisemblablement membres de gangs rivaux, sont sortis de leurs quartiers pour s’affronter violemment.

Les détenus, lourdement armés, avaient coupé le courant, et la police a dû attendre l’aube pour intervenir.

Dans la matinée, 28 prisonniers se sont évadés d’une autre prison, à Curitiba, dans le sud du pays cette fois, grâce au renfort d’une quinzaine de complices. Ces derniers ont fait sauter un mur du bâtiment à l’explosif et menacé les policiers avec des armes de guerre.

Il s’agit de deux nouveaux épisodes d’une récente série de violences qui frappe les prisons brésiliennes. Les 1er et 2 janvier, des heurts ont fait 56 morts dans une prison de Manaus, capitale de l’Etat de l’Amazonas. Une autre émeute a fait 33 morts le 6 janvier, près de la frontière avec le Venezuela.

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Les autorités brésiliennes expliquent ces tueries par une guerre entre les deux principaux gangs du pays pour le contrôle de l’approvisionnement et de la vente de cocaïne : le Premier Comando de la Capitale (PCC), de Sao Paulo, et le Comando Vermelho (CV) de Rio de Janeiro, et leurs alliés.

La surpopulation carcérale n’arrange rien. Le pénitencier d’Alcaçuz accueillerait 1 083 détenus pour une capacité de 620 places. A l’échelle nationale, le taux d’occupation est de 167 % par rapport à la capacité officielle des prisons, selon les derniers chiffres du ministère de la justice.

Attentif aux événements d’Alcaçuz, le président, Michel Temer, a donné l’ordre d’apporter « toute l’aide nécessaire » aux autorités de l’Etat. Une réunion avec les responsables de la sécurité des différents Etats est prévue mardi au ministère de la justice, pour examiner « les mesures d’urgence face à la crise du système pénitentiaire ».

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