Pierre Casiraghi en GC32 ,  Je me suis dit pourquoi je n’y arriverais pas  » 

Pierre Casiraghi en GC32 ,  Je me suis dit pourquoi je n'y arriverais pas '' 

Pierre Casiraghi à la barre de « Malizia ». (Crédits : Marian Chytka)

Surnom de Francesco Grimaldi, fondateur de la Principauté monégasque en 1297, « Malizia » est désormais le nom de baptême du GC32 skippé par Pierre Casiraghi. Le jeune homme à la barbe fournie vient de fêter ses 29 ans mais il conserve au fond de son regard un brin de cette malice venu du Moyen-Age. Mi-amusé, mi-sérieux, on sent bien que le 7e Grimaldi dans l’ordre de succession au trône est rompu à l’exercice de l’entretien. Pourtant à Sotogrande, où se déroule la 4e étape du GC32 Racing Tour, Pierre Casiraghi est simplement Pierre. Skipper « un peu fou » comme il se décrit lui-même, qui donne du « tu », parle voile, GC32, A.S Monaco et Ligue 1.

Cette première journée à Sotogrande (22-25 septembre) avait plutôt bien débuté avec une deuxième place dans la première manche. Le reste était plus mitigé (4/4/5/6). Est-ce que tu es satisfait

Pierre Casiraghi : Oui et non. Tout s’est joué sur la dernière manche pour le classement (Malizia termine dernier de cette manche mais arrive à terminer la course en dépit de problèmes techniques et accroche une 4e place au général, ndSLPLM). A part ça, on a eu quelques soucis pendant la journée. Même nous, nous n’étions pas en forme. Personnellement, ça faisait 45 jours que je n’avais pas navigué. Certains des gars à bord aussi. On était un peu rouillés. On ne s’était pas entrainés les deux jours avant à cause du vent, d’oublis de matériels’ Donc hier (jeudi) on est arrivés avec 20 à 25 n’uds sur le plan d’eau. C’était un peu la guerre et pas évident de se mettre dedans.

Tu es le plus jeune barreur du championnat’

Non, plus depuis hier et l’arrivée de Christian Schneider ! Il est revenu des Jeux. Il doit avoir 19 ans.

Ok mais se mettre au GC32 avec aussi peu d’expérience, c’est un peu dangereux, non

C’est un pari un peu fou. Je me suis dit « pourquoi je n’y arriverais pas ‘ » J’ai suivi ces bateaux pendant deux ans. L’année dernière, ils ont eu un championnat à cinq bateaux. Cette année, j’ai vu qu’ils allaient en faire un vrai championnat avec beaucoup de bateaux (11). Je me suis dit « Go ». Surtout que c’est la première fois que je m’engage véritablement sur un championnat. C’est vraiment le support qui me plaisait. Un championnat comme le TP52 prend beaucoup d’énergie et coûte cher. Et niveau sensation, ce n’est pas vraiment la même chose. Le GC32 m’excitait et j’avais les bonnes personnes autour. Boris Hermann rentrait à peine du Trophée Jules-Verne avec IDEC Sport. Je lui ai proposé et il m’a suivi.

Copa Del Rey à Palma (Crédits : Marian Chytka)

Et Monaco t’a suivi ‘

Absolument. Le Yacht Club de Monaco mais aussi des partenaires privés comme l’eau gazeuse corse Orezza.

Tu fais partie de la famille princière donc te lancer sur un projet comme le GC32 n’est pas anodin. Cela fait-il partie d’une stratégie de la Principauté de développement de la voile ‘

Oui, le Yacht Club de Monaco veut avoir un Yacht Club sportif qui représente la voile moderne aussi. On manquait d’un support comme le GC32 au club. C’était parfait. Il fallait juste que quelqu’un d’assez fou pour le faire ! Je n’avais vraiment pas d’expérience. Je n’avais jamais barré un catamaran, ni de bateaux à foils avant ça. J’ai fait 15 jours d’entrainement et je faisais déjà ma première course à Riva (en mai au Lac de Garde). Mais ça s’est bien passé.

Tu avais pourtant navigué en Diam24 sur la Primo Cup ‘

Oui mais je ne barrais pas. J’ai fait une journée à la GV-tactique. Je connaissais Gwen Riou, qui est un bon ami, et avec Boris ils m’ont invité.

Est-ce qu’intégrer le GC32 à la Primo Cup est envisageable ‘

A la Primo Cup, je ne sais pas mais tout est envisageable. Il faut juste que les gars veulent venir. Là, il y a peut-être un championnat du monde qui va se faire cet hiver. La Primo est en février donc ce ne sera pas possible. Beaucoup de bateaux vont aller aux Bermudes (où se déroulera la Coupe de l’America, ndSLPLM), d’autres en Nouvelle-Zélande. Je crois qu’on va pouvoir faire quelque chose pour les premiers Winter Series en novembre, avec du match-race. Engie (Sébastien Rogues) et Realteam (Jérôme Clerc) vont venir.

Quels sont tes objectifs en GC32 ‘

Cette année, c’est de terminer dans le top 5. C’est l’objectif qu’on s’est fixé après la première régate où on a fini 8e mais on a fait quelques bonnes manches et on s’est dit que c’était possible. Ensuite, on fait 5e à Malcesine, puis 4e à Palma. Donc c’est un objectif qui est cohérent. Après l’année prochaine, je vais refaire le championnat en espérant mieux faire que cette année.

Le nom de « La Malizia » fait référence à l’un des ancêtres fondateurs de la dynastie des Grimaldi (Francesco Grimaldi). C’est toi qui a choisi ce nom de baptême  

Oui, oui. C’est mon premier bateau. Le premier que je possède. Je me suis toujours dit que j’appellerai mon premier bateau de course, Malizia. Je trouve que c’est un nom génial pour un bateau de course. A Monaco, tout le monde connait ce nom et les gens s’y retrouvent. C’est un beau clin d »il à notre histoire. Même les clubs d’ultras de l’AS Monaco ont le moine comme symbole. C’est un super nom et une belle histoire à raconter.

A propos de l’AS Monaco, c’était dur le week-end dernier’ Que penses-tu du coaching de Leonardo Jardim ‘

Je ne suis pas qualifié pour parler des choix de l’entraineur mais je suis supporter. On s’est pris une grosse claque contre Nice. Ça va être dur de se relever de ça. Perdre 4-0 au derby à Nice’ C’est lourd. 4-0, ça fait toujours mal mais là’ En plus Falcao se blesse’

Tu es content de son retour ‘

Oui, je pense qu’il a une période difficile. Je pense que la Ligue 1 peut aider des joueurs comme lui à se révéler à nouveau. C’est déjà arrivé plein de fois en Ligue 1. Après sa blessure au genou, il a eu une période un peu difficile mais il va revenir. J’espère qu’il va se remettre sur selle avec la Ligue des champions.

Avec un club en Pro A de basket, la Principauté monte en puissance dans le sport.

Chaque année, nous avons de plus en plus de jeunes qui s’inscrivent. Mon domaine c’est la voile et là je suis en train de m’occuper d’un jeune, Jérémy Moutout, 17 ans, qui est un Monégasque pure souche. Il ambitionne d’aller aux Jeux olympiques et je le soutiens pour qu’il devienne un véritable espoir de la voile monégasque. On n’est pas nombreux à Monaco et c’est une réelle motivation pour moi de lui transmettre tout ce que j’ai pu apprendre ces cinq dernières années.

Naviguer sur « Tuiga » (vaisseau amiral du Yacht Club de Monaco), c’est toujours d’actualité ‘

Oui, je repars la semaine prochaine pour les Voiles de Saint-Tropez. L’an dernier, nous avions gagné le championnat 15M JI. C’était ma première année où je barrais et on a eu la chance de faire ça.

Comment vois-tu les prochains jours de régates à Sotogrande ‘

Je pense que tout est ouvert. Il va falloir faire attention à l’évolution du vent. Quel type de conditions on va avoir. Je pense que le GC32 sont les courses en flotte les plus dingues de l’histoire de la voile. Les America’s Cup 45 et même 50 vont être très impressionnants avec des vitesses de pointe incroyable. Mais quand on est 11 bateaux et que ça croise. C’est vachement chaud !

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