Pédophilie , comment l’Eglise a tenté d’étouffer l’affaire Preynat à Lyon

Pédophilie , comment l'Eglise a tenté d'étouffer l'affaire Preynat à Lyon

Les éléments du dossier judiciaire dont Le Monde a pu prendre connaissance confirment que le diocèse de Lyon savait depuis longtemps l’attirance de l’aumônier pour les jeunes garçons ce dernier a très tôt reconnu les faits mais qu’à aucun moment elle n’a songé à saisir la justice.

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Une première famille s’est manifestée en 1978 auprès du diocèse de Lyon pour dénoncer les caresses qu’aurait commis l’aumônier scout sur leur jeune garçon. Le prêtre a été convoqué par son supérieur, fut prié de ne pas recommencer. Il a replongé. Une nouvelle alerte est survenue en 1982. Une troisième en 1985. Puis une quatrième en 1990 qui a conduit au départ du curé de Sainte-Foy-lès-Lyon et à sa mise à l’écart chez les s’urs pendant six mois.

L’Eglise connaît la gravité des faits

Très tôt, l’Eglise a eu connaissance de la gravité des faits. Les quatre cardinaux qui se sont succédé à Lyon, après la mutation du prêtre, ont tous convoqué l’ancien aumônier scout pour faire le point. A chacun d’eux, le père Preynat a expliqué « que ce n’était pas des faits isolés qui s’étaient passés une ou deux fois mais que c’était sur une longue période (‘). Il est clair que j’ai parlé d’attouchements sexuels sur des enfants ». Au cours de sa formation au séminaire, le prêtre avait déjà expliqué avoir « caressé » de jeunes garçons lorsqu’il était moniteur de centres de vacances.

Une surveillance qui se relâche

Déplacé en 1991 dans une paroisse de la Loire, le prêtre a été surveillé de près par l’archevêché pendant quelques années. Le père Alberti, « spécialiste des prêtres à problèmes », rendait visite très régulièrement au père Preynat. Après quelques années, la surveillance s’est relâchée. Il faut attendre le 29 juillet 2015 pour qu’un cardinal, Mgr Philippe Barbarin, sur consigne de Rome, prenne un décret interdisant à Bernard Preynat « tout exercice du ministère pastoral et toute activité comportant des contacts avec des mineurs dans l’attente de la décision de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ».

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