On a cherché la bagarre à l’Hopen la boîte de Lottinghen on ne l’a pas trouvée

On a  cherché  la bagarre à l'Hopen la boîte de Lottinghen on ne l'a pas trouvée

Chemise bleu clair à moitié ouverte sur un torse glabre, un fêtard électrise l’un des podiums de la salle principale de L’Hopen (ex Téoria). Sur les épaules des filles, les tissus sont aussi légers que leurs danses post-adolescentes. La discothèque est accessible à partir de 16 ans. «
La clientèle ici a 22 ou 23 ans en moyenne. Ils viennent de Lumbres, Licques, Saint-Omer, Calais, Boulogne’ Les parents nous confient leurs enfants, c’est à nous d’en prendre soin
», couve Jeanie, la gérante du lieu.

Trait de maquillage turquoise sous des yeux azur, souriante, elle débite son discours en paroles stroboscopiques. Figure de cette boîte (qu’elle a créée en 1987 pour la revendre en 2008, puis la reprendre en mars 2015), elle se charge avec délice de la visite des coulisses, pour évoquer des projets de nouvelles salles.

Refoulée, une bande de Toucoing se fait menaçante

Jeanie sait toutefois que notre déambulation nocturne est intéressée’ Trop d’alcool, des bagarres (mi-mars, une échauffourée avait éclaté sur le parking et des gendarmes étaient intervenus), certains observent l’activité de L’Hopen d’un mauvais il. Des trouble-fête

La patronne répond : «
Ici, 90 % des soirées se passent sans incident. C’est sûr, il y a de l’alcool, on est dans une discothèque. Mais ça nous arrive de ne pas servir des gens qui ont trop bu. Les bagarres sont regrettables. Quand ça arrive, c’est pour des histoires d’ex, avec des gamins qui ne sont pas mauvais, mais un peu excités par l’alcool. »

Elle ajoute : « Nous faisons un tri des clients à l’entrée. Encore ce soir, une bande est arrivée avec une voiture immatriculée dans le Nord. Ils ont dit qu’ils venaient de Tourcoing. Ils ont agité une liasse de billets à l’entrée. Ils semblaient louches, ils ont été refoulés, ils ont menacé de revenir avec une kalachnikov. »

Un accrochage… langoureux

L’intérieur est heureusement plus apaisé. Plusieurs ambiances animent les différentes salles. Parmi les 500 fêtards (pour une capacité d’accueil de mille personnes), quelques-uns sont assez imbibés, forcément’ Mais il n’y a pas de scandale.

Notamment grâce aux six agents de sécurité qui se mêlent discrètement aux noctambules. Un couple se forme et échange un premier baiser. En matière de bagarre, ce fut le seul accrochage, langoureux, de cette nuit à L’Hopen.

« On en entend parler, mais on n’en voit jamais »

Sortis de la masse sourde des danseurs, les fêtards crient leur attirance pour L’Hopen. C’est une première pour Sébastien, 24 ans, et Gauthier, 19 ans
: «
On est là pour l’anniversaire d’un copain, qui est un habitué. On ne s’est pas fait embêter, et il paraît que c’est toujours comme ça. Après, c’est partout pareil, si on ne cherche pas la bagarre, il n’y a pas de raison de la trouver.
»

Ils avancent un autre argument : «
Ici, les filles sont bien (NDLR : ce dernier terme a été passé au filtre d’un vocabulaire un brin plus élégant) ! »

Marion, Boulonnaise, cliente régulière, est là aussi pour un anniversaire. Le sien. Ses 19 ans : «
On a bien dansé avec mes amis, il y a toujours une bonne ambiance, les gens de la boîte sont sympas. Les bagarres, on en entend parler, mais on n’en voit jamais !
»

À la sortie, vers 4 h 30, Valentin, Calaisien, souffle dans l’un des deux éthylomètres de L’Hopen pour la deuxième fois de la soirée. Il est toujours un peu au-dessus de la limite : «
J’ai pris trois ou quatre verres en arrivant. Je vais patienter en dormant une heure dans la voiture.
»

Michaël, agent d’accueil pour la discothèque, se félicite de ce comportement : «
Nous faisons beaucoup de prévention. Nous faisons attention à ce que les jeunes ne reprennent pas la route en étant alcoolisés. Ce n’est dans l’intérêt de personne.
»

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