Norrent-Fontes , les migrants du camp menacés d’expulsion

Norrent-Fontes , les migrants du camp menacés d'expulsion

En faisant renvoyer le jugement au 27 juillet, l’association Terre d’errance a gagné un peu de temps mais après Après le démantèlement du camp de Chocques et celui de Steenvoorde hier matin, les bénévoles s’attendent à ce que les 250 migrants qui vivent au camp subissent bientôt le même sort.

Les huissiers étaient déjà passés une première fois, au mois de mai, pour récupérer les noms des réfugiés. Ils sont revenus le 24juin, avec une assignation en référé à comparaître au tribunal. «
Ils sont venus avec une liasse impressionnante de documents, en français, leur signifiant qu’ils sont convoqués au tribunal, en vue d’une expulsion », raconte Hervé Martel, bénévole.

La décision aurait donc été prise au mois de mai. Le maire de Norrent-Fontes, Bertrand Cocq, et les propriétaires des terrains privés sur lesquels une partie du camp est installée, ont porté plainte. L’édile s’en explique « Le propriétaire privé veut reprendre le terrain. Il y a beaucoup de plaintes, la situation est difficilement maîtrisable
», assure-t-il. «
L’objectif, c’est d’aller dans les structures adéquates
», les centres d’accueil et d’orientation (CAO), où sont envoyés la plupart des migrants expulsés des camps comme celui de Norrent-Fontes.

« Déplacer le problème, sans le résoudre »

Inquiets quant au devenir des 250 migrants, et bien loin d’être naïfs, les membres de Terre d’errance ne comprennent pas vraiment cette décision. «
C’est surprenant que ça se passe maintenant
».

Ils supposent une pression sur ces agriculteurs pourtant tolérants de la situation malgré les conflits autour de la gestion des détritus, notamment.

Hervé Martel semble catégorique. «
Le maire ne veut plus en entendre parler et les propriétaires ne veulent, a priori, pas revenir sur leur plainte. »

Si le camp est détruit, ce sera la troisième fois. Et les bénévoles en restent persuadés : le camp sera reconstruit ailleurs, un peu plus loin. Et le détruire ne fera que «
déplacer le problème
».

Le camp de Steenvoorde démantelé

Évidemment, la nouvelle du démantèlement du camp de Steenvoorde (Nord) est rapidement parvenue aux bénévoles de Terre d’errance. Comme un signal que le danger de l’expulsion et de la destruction du camp se rapproche.

Hier matin, les 65 migrants érythréens et soudanais du camp de Steenvoorde ont été évacués.

L’opération s’est déroulée dans le calme. La soixantaine d’hommes et les deux femmes sont montées dans les deux bus qui les ont conduits vers un centre d’accueil et d’orientation.

L’association Terre d’errance, également présente à Steenvoorde, a alerté ses homologues norrent-fontois.

Chocques, Steenvoorde, puis Norrent-Fontes

Un à un, «
les camps hors (celui de) Calais et (de) Grande-Synthe sont tous en train d’être détruits
», se révoltait hier une bénévole à Norrent-Fontes.

Avant celui de Steenvoorde, hier matin, le camp de Chocques, près de Béthune, avait été évacué, dans le calme, le 1er juin. Après avoir refusé de monter dans le bus affrété par les forces de l’ordre en direction d’un CAO (centre d’accueil et d’orientation), les dix-huit Érythréens s’étaient, dans un premier temps, regroupés à la gare de Chocques. Ils avaient finalement été accueillis à Bruay-La Buissière par le Relais Emmaüs quelque temps.

Dans ce contexte, en attendant le 27juillet, jour de l’audience au tribunal de Béthune, les bénévoles sont inquiets. Ils craignent que Norrent-Fontes soit le prochain sur la liste des camps de migrants à être détruit.

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